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 [Divers] Ecrire, est ce totalement lacher prise?

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fabiend
   
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   Pensée du jour  :  Ce canard est trop lourd ou corrompu
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fabiend  /  Effleure du mal


AlbertCamus a écrit:
Quand on travaille sur les textes dans une perspective d'examen ou de concours, on comprend très vite, en lisant des ouvrages critiques et en assistant aux cours, que l'on part du principe qu'un auteur (ou un artiste d'une façon générale) ne laisse rien au hasard dans son oeuvre, et que tout est traversé par la rationalité.

Du coup, cela voudrait dire que écrire est plutôt le contraire de lâcher prise, ce serait le fait de garder totalement sous contrôle le processus d'écriture. Tout se passe comme si on croyait constamment, en étudiant les textes, que le hasard ou l'indétermination n'ont pas de place dans la création (mis à part peut être ce qui est de l'ordre d'un certain inconscient...)
Il faut bien que tout le monde travail, et le travail d'un universitaire c'est d'expliquer pourquoi tel mot plutôt que tel autre a été mis à tel endroit. Et ça la fout mal de dire "il a dû mettre ça au pif, et ça fonctionne assez bien".

Il y a un nombre incroyable de grands auteurs qui disent "je ne construis rien en amont, je laisse mes personnages raconter les histoires", ou "j'avais fait un plan, mais j'ai changé en cours d'écriture". A moins de considérer qu'ils mentent (mais je ne vois pas pourquoi), c'est bien la preuve qu'ils laissent une place à l'improvisation.

Il y a eu des auteurs très productifs, à l'époque où l'ordinateur n'existait pas encore. Par exemple Simenon écrivait un roman par mois. Parfois il lui fallait à peine plus d'une semaine. A la machine à écrire. J'ai du mal à imaginer qu'il pesait chacun des mots des dizaines de pages qu'il écrivait en une journée, et qu'il se retapait des pages entières de copie parce qu'il fallait changer une tournure de phrase ici, réorganiser un paragraphe là.
https://fabiendelorme.fr
 
Ukrysis
   
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Ukrysis  /  Tycho l'homoncule


Ou comment parler de "génie du subconscient". C'est ce qui fait, selon moi, la pertinence de certains textes voire de certains auteurs : la multiplicité des "sentiers" de lecture.

Pour ma part, je pense que les œuvres littéraires n'appartiennent pas à leurs auteurs. Ils les produisent, certes mais est-ce que les enfants sont la propriété de leurs parents ? Non. Chaque lecteur s'approprie une part de leurs écrits. Ne serait-ce que par le biais de leur interprétation. Lorsque cette dernière s'appuie sur des éléments concluants, elle a sa place et forme une grille de lecture qui, de mon point de vue, est une "réécriture" de l'oeuvre puisque le lecteur y apporte sa perception, sa traduction. Dans mon université, on aborde souvent le thème de "lire entre les lignes" qui amène bien souvent à parler de ce lien lecteur/auteur. Une interdépendance, si l'on veut.

De ce fait, que l'auteur écrive "mécaniquement" ou avec plus d' "implication", il en découlera forcément différentes perceptions et donc différentes analyses voulues ou non par le créateur. Ce qui nous amène à la célèbre pensée proustienne du moi social/moi créateur. Le moi créateur étant complètement incontrôlé, difficilement définissable et, finalement, assez trouble. De là, peut-on affirmer que la pleine maîtrise de notre production littéraire existe ? Mh, j'en doute.

Enfin bref. Tout ça pour dire que l'écriture, tu la penses comme tu veux. Que tes écrits soient "réfléchis" ou non, ce sont des décisions que tu devras prendre seul. Si une scène, un personnage, un élément mérite, selon toi, plus de profondeur, alors réfléchis-y. Si, au contraire, tu ne veux pas te prendre la tête et écrire au fil de la plume, fais-le. Dans tous les cas, écris. On ne peut devenir talentueux sans pratique. Plus tu écriras et plus tu saisiras l'âme de ce que tu aimerais écrire. De plus, toutes les œuvres appréciées et qualitatives, ne sont pas forcément pensées de A à Z. Wink
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Ukrysis a écrit:
[...]mais est-ce que les enfants sont la propriété de leurs parents ? Non.
On ne les choisit pas, non plus. Hormis leur existence même, rien de ce qu'ils sont à la base ne trouve sa source dans une intentionnalité actée.
https://lestresrichesheuresdelagalaxie.wordpress.com
 
AlbertCamus
   
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   Pensée du jour  :  Plutôt 1000 fois mourir en Martyr du manque d'inspiration et de l'incapacité à écrire en général (avec tous les doutes, les hésitations, et les prises de têtes...) que d'aller se décérébrer dans les bars ou dans les boites !
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AlbertCamus  /  Tycho l'homoncule


J'étais fasciné quand j'étais en prépa, par la façon dont les profs de lettres, mettaient en évidence la cohérence interne des oeuvres. Qu'il s'agisse de Baudelaire, Aragon, ou Proust, on avait le sentiment en assistant aux cours que tout dans les textes répondait à quelque chose, que tout dans un texte littéraire était minutieusement mis en en accord avec tout le reste. Comme les correspondances de Baudelaire, justement...

Tout se passe un peu comme si l'auteur était comme le Dieu de Leibniz, qui, par un réglage fin, ferait que tout répond à tout dans le texte (harmonie préétablie). Quand je parle d'un auteur qui calculerait tous ses effets, je parle avant tout du travail sur la langue, sonorités, etc...

Le problème se pose peut être particulièrement pour ce qui est des formes littéraires courtes. Mais même pour le roman à la limite : quand on lit Flaubert, on a le sentiment que le texte a été écrit par un surhomme qui aurait tout calculé : tout sonne trop bien.

En fait ce qui m'a amené à poser cette question au début c'est cette impression que j'ai toujours eue, quand je prends la plume, d'avancer dans un vide très pénible à supporter, comme si j'improvisais sans cesse, et écrivais dans l'arbitraire le plus complet. Et je ne trouve pas ça normal, car souvent j'ai le sentiment de juxtaposer des réalités qui s'enchainent mal.  Le champ des possibles auquel on fait face quand on écrit est tellement abyssal, que le vertige me semble inévitable, et du coup il est très dur de savoir (pour moi en tous cas) si ce que j'écris me plait, me tient à cœur. Enfin, il me faut énormément de recul pour le savoir, des mois en général. Est ce normal?

Il y a une formule de Claudel qui transcrit exactement l'impression que j'ai, il parle du "littérateur étourdi qui puise au petit bonheur dans son répertoire d'images".  
 
Mikaroman
   
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Mikaroman  /  Jeune et fringant retraité


AlbertCamus a écrit:
 Le champ des possibles auquel on fait face quand on écrit est tellement abyssal, que le vertige me semble inévitable, et du coup il est très dur de savoir (pour moi en tous cas) si ce que j'écris me plait, me tient à cœur. Enfin, il me faut énormément de recul pour le savoir, des mois en général. Est ce normal?

Normal, je ne sais pas.
Récurent chez toi, ça semble certain.

Un de ces jours, tu cesseras sans doute d’interroger ton écriture : on interroge pas sa propre écriture, on ne la fait pas parler. Pas plus qu'on ne secoue pas un arbre en fleur pour savoir si les fruits seront bons.

Ton travail consiste à écrire. Laisse à d'autres le loisir d'analyser ton œuvre et de construire à postériori sa cohérence par de subtiles analyses.

Si tu as des choses à dire, dis-les. Si tu as une envie, une démarche narrative, à suivre, suis-la. Si tu as des expériences à faire, fais-les. Contrôle ce que tu peux contrôler, ce que tu veux contrôler, et oublie le reste. Et si tu veux dicter ce qu'on doit penser de ton œuvre et révéler les secrets cachés derrières, écrits toi-même le profil de l’œuvre ou met des notes explicatives à la fin au risque de faire pompeux et dirigiste. Ou accepte l'idée qu'on ne te lira pas forcément comme tu te lis et que ce n'est pas forcément bien grave. Après tout, tu n'es pas certain non plus de lire tous les grands auteurs comme ils auraient voulu être lus, mais t'en soucies-tu pendant que tu lis ?

Hop hop hop, au travail.

P.S : ceci était un message bienveillant, mais je ne doute pas que tes prochaines interventions à base de "Oui, mais ça me perturbe et ça m'empêche d'écrire" en déclencheront d'autres, de plus en plus agacées au fil du temps (cf tes topics précédents)
http://romainmikam.free.fr/
 
Raven
   
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Parce que c'est toi, Albert, on se retrouve de façon récurrente sur le sujet « Convaincre AlbertCamus d'arrêter de penser. »

D'un côté, je suis agacé qu'un sujet intéressant comme ça soit parasité par ce running gag. C'est moins de ta faute, Albert, que celle de ceux qui t'enjoignent gentiment mais fermement d'aller écrire au lieu de penser. (Ils ont quand même un peu raison dans une certaine mesure, m'enfin.)

De l'autre, je me demande si on devrait pas, vraiment, créer un topic dans les Miscallenées où tu jetterais toutes tes interrogations — n'sorte d'écriture thérapeutique —, puis on y répondrait, et on ferait un métaroman participatif : ça raconterait l'histoire d'un type qui veut écrire un roman mais n'y arrive pas, parce que plein d'autres trucs lui viennent en tête à la place.

N'sorte de Chef-d'œuvre inconnu postmoderne. Sûr que ç'aurait la cote !

Et au final, t'auras eu bien des choses à dire, bien des choses !

Je peux pas m'empêcher de me dire que ton problème, c'est que t'es pas capable de séparer ta personnalité analytique de ta personnalité créatrice. Quand tu écris, tu devrais te mettre en condition — grâce à des méthodes bien persnonelles que tu auras découvertes à force d'expérimentation — pour arrêter de t'auto-analyser.

Tu peux pas faire quelque chose et raisonner sur ton acte en même temps.

C'est se paralyser dans une posture tragique un peu concon.

Bref. Désolé pour ce H.S., je commets la faute que je reproche aux autres.
Ce sera la seule occurrence.
 
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Ce que tu dis m'a démangé aussi Raven, mais je trouve que tu le dis vachement bien,

Citation :
Je peux pas m'empêcher de me dire que ton problème, c'est que t'es pas capable de séparer ta personnalité analytique de ta personnalité créatrice. Quand tu écris, tu devrais te mettre en condition — grâce à des méthodes bien persnonelles que tu auras découvertes à force d'expérimentation — pour arrêter de t'auto-analyser.
Grave !

Après c'est pas que ça m'agace, mais je crois que y'a des gens comme ça, qui parlent plus de l'idée d'écrire que d'écrire, et qui restent baignés dans ce truc en passant complètement à côté, c'est pas que ça agace; mais presque ça fait souffrir, un truc comme ça, à contempler, genre aaaaaaaah punaise mais que de trucs doivent passer dans sa tête à peser et repeser, suffirait d'appliquer ce questionnement à n'importe quel autre truc de la vie, pour voir que finalement c'est un frein, que c'est s'empêcher de vivre l'écriture.

Albert a écrit:
J'étais fasciné quand j'étais en prépa, par la façon dont les profs de lettres, mettaient en évidence la cohérence interne des oeuvres. Qu'il s'agisse de Baudelaire, Aragon, ou Proust, on avait le sentiment en assistant aux cours que tout dans les textes répondait à quelque chose, que tout dans un texte littéraire était minutieusement mis en en accord avec tout le reste. Comme les correspondances de Baudelaire, justement...

Mais justement sur ce topic y'a une prof qui t'as répondu, on fore, on creuse, on tisse des liens pour transmettre certains traits d'analyse, l'esprit critique et tout le tatouim, ça veut pas dire que c'est parole d'évangile, comme ça a déjà aussi été dit par Mika, et Raven et les autres. On interprète, et interpréter ce n'est jamais une réalité entière, pleine et avérée.


Bref on en vient à penser que ton truc c'est le fantasme, vraiment, et que tu te lances pas pour y rester, parce que c'est commode, parce que tu peux y façonner à ta guise. Mais bon ça sera jamais pareil que.

Bref, bref, bref.
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


J'ai aussi le sentiment, tout bêtement, que tu n'as pas de ligne directrice, Al. Ou pas d'objectif.

Ca n'exclut en rien l'analyse de Raven, d'ailleurs, mais, lorsque tu évoques la multiplicité des possibles qui te freine, ça me laisse à penser que tu ne disposes d'aucun critère objectif pour trancher.
Dans ce cas, peut-être est-il judicieux de laisser maturer ce projet, ou d'en attaquer un moins ambitieux.

En effet, que l'on se dirige grâce à un scénario, ou qu'on soit en roue libre, je pense qu'il y a toujours quelques options plus intéressantes que les autres, pour ne pas dire que l'une ou l'autre s'impose d'elle-même, soit parce que c'est une étape naturelle voire nécessaire dans le déroulement de ton histoire, soit qu'elle t'apparaît comme naturelle ou enthousiasmante - quitte à verser dans le surréalisme.

Mais si, au moment où ton héroïne marche vers le centre-ville pour y retrouver ses collègues à l'heure du déjeuner, tout se vaut, de la rencontre fortuite d'un amour d'enfance à demi-oublié à l'enlèvement par des extra-terrestres lubriques en passant par une scène très contemplative et très intériorisée, c'est à mon sens que tu n'as rien à raconter. En tout cas, rien de plus que ce que tu as déjà écrit.
Ce n'est pas forcément mal en soi, ça trahit peut-être tout simplement un certain manque d'endurance, ou un excès d'ambition. A toi de moduler en fonction de ce que tu peux sortir.

Dans tous les cas, à mon sens, au moment où tu cales, c'est que tu as épuisé ce que tu pouvais raconter à un instant T dans le cadre posé. Pourquoi ne pas réfléchir à une fin, et percevoir ce que tu as écrit comme une (plus ou moins) courte fiction, voire un instantané? Ou bien le garder au frigo pour plus tard, quand une suite te viendra?
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Trench
   
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Trench  /  Le bruit et la pudeur


Citation :
J'ai aussi le sentiment, tout bêtement, que tu n'as pas de ligne directrice, Al. Ou pas d'objectif

Plutôt pas d'objectif. Albert, tu as écris quelque chose depuis ton premier thread ici ?  Neutral
 
Mâra
   
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Mâra  /  Mérou


Bohr a écrit:
ne trouve sa source dans une intentionnalité actée.

On passe un peu de temps à les éduquer, tout de même drunken
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Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Certes; mais sans le moindre contrôle sur:
-la façon qu'ils ont de recevoir cette éducation
-ce qu'ils pensent d'eux-mêmes et du monde (à tort ou à raison)
-les fréquentations qu'ils ont
-leur manière de ressentir plus ou moins pleinement leurs émotions et celles des autres
-leur capacité à appréhender de manière abstraite un objet porté à leur conscience (bref, leur intelligence mathématique, on va dire)
et enfin
-l'apport de toutes les cognitions parentales "hors éducation" (projections, mèmes culturels etc)
-la perception qu'ils ont de leurs parents (forts ou faibles, cohérents ou non...)

Mais, surtout, je voulais signifier que, quand on fait un enfant, ce n'est pas comme un projet artistique, on modèle une matière pré-existante, à savoir, un être humain.
Quand on écrit, on produit la matière pour qu'elle colle avec une vision particulière.

Sauf, bien évidemment, si on fait un enfant pour qu'il devienne un jour une oeuvre finie conforme à nos attentes. Dans ce cas, j'en ai des frissons rien que d'y penser! Razz
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Mâra
   
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Je ne sais pas si c'est si différent (et là, on touche le coeur du sujet): quand on écrit aussi on modèle de la matière pre-existante: les mots (qui ont leur propre plasticité, leurs raideurs, propre à la langue, les occurrences et l'inconscient auquel ils renvoient, etc...).
Qui peut se targuer d'avoir écrit exactement le livre qu'il avait imaginé au départ?
Il y a une indépendance de l'écriture, j'ai l'impression. Ça a déjà été dit plus haut mais combien d'écrivains disent que leurs personnages évoluent seuls, etc?
C'est en tout cas un truc que j'ai découvert avec mon roman en cours: je travaille une matière.... mais je ne la contrôle pas. Je ne peux qu'espérer nouer avec elle une relation fonctionnelle.
Et chaque lecteur noue avec ce produit une autre relation, à laquelle je n'ai pas accès, et qui peut seulement me permettre de me dire "ok, ce que j'ai fais correspond à ce que j'attendais" ou au contraire "ok, ce passage m'a complètement échappé".

Alors, les enfants.. Est-ce si différent? On les modèle tant qu'on peut (selon notre idée de la bonne éducation, du bien, de ce qu'il faut leur apporter ou pas, etc) mais au final ils vivront leur propre existence.
Il y a une différence quantitive certes (mon bouquin ne se mariera pas, enfin je crois) mais je crois que la métaphore est bonne
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Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Disons que c'est valable pour certains types de récits, où l'auteur va se laisser "emporter" par les personnages, la situation. Il suffit qu'il résume sa volonté et son intention à...

...écrire. Lâcher prise, pour reprendre le titre du topic.

La métaphore trouve ses limites dans n'importe quel ouvrage très scénarisé, puisque ça mobilise le couple objectifs/moyens: on écrit, on évalue, et si on estime que ce n'est pas satisfaisant, on peut effacer un passage, voire renoncer à publier - chose impossible, bien entendu, avec un être humain, sauf à avoir une très grande cave. Il est très contraignant, lourd et chronophage de tout effacer et de recommencer lorsqu'on n'est pas satisfait de son enfant.
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Invité  /  Invité


Certains auteurs maîtrisaient jusqu'à la virgule près, comme Flaubert, se relisaient beaucoup. D'autres écrivaient beaucoup sans vraiment se relire comme Victor Hugo. D'autres ont été les adeptes du hasard (je pense aux jeux comme le cadavre exquis) ou ont fait une part consciente à l'inconscient (écriture automatique). Au final je pense que ça dépend vraiment de la relation que chacun a à l'écriture. Par exemple moi je suis une espèce de folle du contrôle (même si c'est moins poussé que chez d'autres) et puisque je ne peux pas contrôler ma vie autant que je le voudrais, je peux au moins contrôler celle de mes personnages (mwaha).
 
   
    
                         
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