Je ne suis pas une pro du classement par genre et tout ça. Donc je ne donne ici que mon point de vue très personnel. A mon avis donc, on ne peut pas être à la fois dans le genre SF et dans la réalité historique. C'est contradictoire.

Dans un roman historique, il y a en fond la vraie Histoire, la grande qui ne peut en aucun cas faire l'objet de déviations ou d'adaptations. Si Louis Machin meurt à tel âge, à tel endroit, de tel façon, le roman doit être fidèle à la réalité. Par contre, et c'est bien le principe du "roman", les personnages fictifs sont les bienvenus. Ils peuvent vivre toutes les aventures que désire l'auteur... tout en collant à la réalité de l'époque.

D'une certaine façon, tout roman historique est une uchronie. Mettons que j'écrive un roman sur la première Guerre Mondiale. Je me documente bien, je suis assez scrupuleusement les évolutions du conflit. Pourtant, il n'y a jamais eu mon Serge Randré dans la division de poilus que je décris (et dont on peut même sans doute trouver les registres quelque part). De même pour ses potes de tranchée. De là, j'ai aussi déformé l'histoire, mais sans toucher aux événements majeurs.
Peut-être que le choix de classification tient moins à l'intention qu'à l'ampleur des changements opérés ?

Je comprends ton point de vue Alphonsine C'est d'ailleurs une question qui revient dans la SF quand on parle de voyage dans le temps. À quel point l'intervention dans la vie d'un personnage lambda aura-t-elle des répercussions sur le futur ? Certains avancent que chaque pet de travers modifie le futur. D'autres au contraire prétendent que certes, cela aura une incidence sur la famille de l'individu, mais pas au-delà dans l'espace-temps.

J'aurais tendance à penser comme les seconds. Si je repense à des décisions que j'ai prises à des tournants de ma vie (comme choisir ou non de partir travailler à l'étranger) cela aurait changé ma vie familiale, ma carrière, tout ça. Mais au-delà ? J'en doute.

Je suppose que dans le roman historique on est dans le même cas de figure

Alphonsine a écrit:

D'une certaine façon, tout roman historique est une uchronie.

Oui tout à fait d'accord, dans un roman comment déterminer ce qui est une inexactitude historique de ce qui est une liberté d'invention ? Tout dépend du cadre de lecture que tu te fabriques avec le roman.

Il faudrait que l'uchronie dispose de son propre genre ? Mais où s'arrête l'uchronie et où commence la fiction historique ? Franchement, la classification est un truc que je trouve assez caduque intellectuellement. C'est un outil marketing/de référencement.

Et du point de vue référencement et typologie des lecteurs, reste à voir si le lectorat que tu cherches est plutôt fan d'Histoire ou de SF parce que c'est le principale impact de la classification.

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Envie de chaos ?  Fais un tour ici.

Très heureux que ma question ait pu déboucher sur un début de réflexion concernant la classification et le genre spécifique d'uchronie/roman historique ;- ))
Et après tout, si on prend Alexandre Dumas, lui aussi a tronqué la réalité des faits, en prenant des personnages ayant existé pour en faire tout autre chose (en plus d'en inventer). De même il utilisait l'astuce de prendre un personnage historique bien réel et de s'en inspirer très fortement pour en faire tout autre chose : Aramis. Ce dernier usait même de pratiques religieuses avec des formules en latin, dont l'une en particulier, reprise dans les notes en bas de page, était une pure invention de l'auteur.

J'ai l'impression que plus les variations dans l'histoire sont importantes, plus on a tendance à la classer dans l'uchronie/SF. A l'inverse, si les changements sont minimes et/ou peu perceptibles et/ou limités dans une zone espace-temps réduite, alors la catégorie "roman historique" est nettement privilégiée.

Merci pour ce post très intéressant!
Bon après je ne sais toujours pas trop où se situe mon histoire, mais j'ai déjà une idée plus précise!

Je déterre le sujet, mais finalement pas tant que ça.

Je pense qu’on assiste à l’émergence d’un sous-genre de la SF. Je le nomme la bot-fiction. On pourrait le définir ainsi : dont l’histoire a comme focalisation une intelligence non naturelle dotée de sentiments. Le héros de ce sous-genre, ou l’un des personnages majeurs, est, au choix, un androïde, un robot, un être synthétique ou un ordinateur.

Vous l’avez compris je suis amateur de SF, plus précisément le space-opéra, mais je ne néglige pas les autres sous-genres. Or depuis quelques années je retrouve souvent un peu les mêmes thématiques. Isaac Asimov en a été le précurseur. À l’époque on classait ses romans dans d’autres sous-genres, mais il a fait école vu le nombre de romans qui évoquent la « vie » et les « aventures » de robots et autres androïdes.

Et si c’est le criminel qui fait son enquête parce qu’il sait pas qu’il est criminel ? Et que y’a un policier qui enquête aussi de son côté (c’est n’importe quoi aussi mon truc)