Bon allez, je vais peut-être répondre à mon tour à la question que je vous ai posé...

Pour Aura de Feu : (je vous préviens juste : c'est très, très, très ridicule)

En fait, quand j'étais en CE2, donc j'avais sept ans, à toutes les récréations je jouais avec mon meilleur ami. On s'imaginait qu'on allait dans un monde parallèle et que ce monde n'était qu'une immense forêt. On avait des pouvoir magiques et les habitants de cet univers (dont on faisait partie) s'appelaient les Maléfiques. Et encore plus bizarre, les Maléfiques étaient les "gentils". Et comme on avait une logique de dingue, on se disait que les "méchants" vivaient à "gauche" de la forêt, donc ils s'appelaient les Gauchers (je tiens à préciser que je n'ai rien contre les gauchers, hein). Leur chef était la Dame Blanche, contre qui on luttait.

Bref, c'est ridicule, mais il n'empêche que (toujours à sept ans), j'ai voulu écrire toutes nos aventures de la récré, et j'ai commencé à écrire notre histoire en l'appelant "La Forêt des Maléfiques". Originalité bonjour !

Et il y a maintenant trois ans, j'ai rouvert ce vieux dossier word, puis j'ai eu une illumination. J'ai mis deux ans à construire un scénario complet de six tomes, avec une trame, des nouveaux personnages, une nouvelle histoire... J'ai commencé à rédiger le premier tome il y a exactement treize mois, je l'ai fini en début avril, sous le nom de Aura de Feu, et depuis je recherche activement une maison d'édition. Mais il n'empêche que j'ai gardé quelques éléments de  ce "jeu" : le nom de mon meilleur ami est devenu le nom du meilleur ami de mon héroïne, j'ai aussi gardé cette idée de monde parallèle, et de planète-forêt. Du reste, j'ai tout changé, mais il n'empêche que je conserve les éléments essentiels.


Pour La Chute d'Hautaye :

Quand j'ai commencé à écrire je savais qu'on pouvait s'attacher à certains de ses personnages, mais pas au point de vouloir lui dédier un livre entier ! Et finalement, c'est ce qu'il s'est passé avec moi. Je considérais que je devais connaître mes personnages sur le bout des doigts, savoir ce qui leur arriverait après Aura de Feu, et ce qui leur était arrivé avant.

Je me suis particulièrement attachée à l'un des personnages d'Aura de Feu, et j'ai ressenti le besoin de raconter sa vie, comment il est arrivé jusqu'à son point actuel. En plus ça me permettait d'approfondir des choses sur le monde parallèle d'Aura de Feu, et d'aller "dénoncer" les défauts de la société de ce monde, qui dans Aura de Feu paraît idéal. Finalement on se rend compte que ce n'est pas le cas, les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être.

Ouch, l'origine d'un roman?
Alors... Prenons les projets en cours (et pas encore totalement présentés) dans leur ordre chronologique
Connexio Sybarite : à la base ce projet est une nouvelle de science fiction écrite pour un concours de collège, c'était, pffffiou, il y a plus de 15 ans... je me sens vieux du coup, mais pas suffisamment pour m'arrêter, donc j'ai écris cette nouvelle à la suite d'une partie de jeu de rôle de Fading suns... Nom de nom, la première édition est parue en 1996, on s'y étaient mis en 98 avec une bande de copains un peu déjantés (une explication pour ma vie sociale décousue ? Nan, je ne crois pas... hum, bref, passons, je digresse) Donc du coup, la nouvelle avait été très très bien accueillie, et je finissais sur une fin en interrogation. Cette interrogation devait impérativement avoir une réponse dans ma tête. 6 mois plus tard j'avais une ramette entière de feuilles à gros carreaux gribouillées et griffonnées. Je l'ai laissé reposer pendant près de dix ans avant de le reprendre entièrement et de songer à le présenter dans une version revisitée et plus adulte... A force de réécriture, le projet tel qu'il est n'a plus grand chose à voir avec les textes initiaux, mais bon. Au final, je l'ai remis de côté pour le reprendre et le finaliser à tête reposée plus tard.

Le chant du Skalde : Il s'agit à la base d'un projet qui mature depuis longtemps sur la base d'un personnage de jeu de rôle que j'ai joué, des embruns, des vikings, de la magie, du chant, une culture où il y a tellement de préjugés à démonter. J'avais écris le premier chapitre il y a longtemps pour expliquer le contexte de ce personnage, une partie de son histoire en fait, avant d'embrayer sur des choses plus triviales, et maintenant il devient de plus en plus... oppressant pour moi. Donc, j'ai décidé de lui mettre un bon coup et d'en faire une histoire complète puisque j'avais déjà la base et les grandes lignes.

Huit Reales : Encore une histoire de jeux de rôles et de flibuste, l'idée était de raconter de façon romancée sous forme d'échange épistolaires les aventures d'un corsaire du roi de France avec un ami marchand resté en France afin de donner à mes joueurs une piste à suivre dans un scénario de jeu de rôle les emmenant sur les traces du trésor de ce fameux corsaire. Au final le projet est devenu bien plus intéressant et volumineux que prévu, mais pas assez documenté à mon goût, le projet n'est donc pas abandonné, mais je dois faire pas mal de recherches complémentaires avant de me lancer dans celui-là.

@ Desclos: magique   comme quoi la philo! C'est pas du flan!

Si je me souviens bien (pour Charlie)... Dans le métro, une idée soudaine (très inspirée de mon expérience d'internet et de ma solitude chronique). J'ai fait un petit brouillon sur mon portable. J'ai changé les sexes de quelques personnages parce que parité voilà. J'ai écrit les quatre premiers chapitres d'une traite et les ai envoyé à mon copain du moment. J'ai écrit le plan de ce qui allait donner ma première partie.Tout ça étalé sur deux ou trois semaines. Et en avant guigan...

Je trouve ce post génial
C'est intéressant de savoir comment naissent des histoires, d'où elles viennent, ce qui nous inspire !

Pour ma part, ça a commencé quand j'avais huit ans. Dans mon école on faisait ce qu'on appelait des présentations de textes tous les lundi, chaque élève écrivait une petite histoire dans son cahier de brouillon, pas plus d'une page et le lisait à tous les autres élèves. C'était une façon de stimuler notre imagination.
Dans mon enfance j'ai souvent eut besoin de m'évader, je m'asseyais dans le jardin et donnait vie aux objets, aux paysages et je créais des personnages auxquels j'avais envie de ressembler. Un week end j'ai écrit tout ce que j'avais la tête dans mon petit cahier. Malheureusement je n'ai pas pu le présenter devant la classe car il était beaucoup trop long (96 pages) mais mon professeur m'a encourager à continuer.
Ensuite je ne me suis jamais arrêtée, à l'école, au collège, j'écrivais tout le temps, sur tout ce qui me passait sous la main, j'ai retrouvé récemment des cours avec des passages incohérents puisque je passais de ce que dictait le prof à mon histoire. (Autant vous dire que quand ma mère lisait mes cours parfois elle pétait un câble)
J'ai eut la chance d'avoir des professeurs que ce soit au collège ou au lycée qui m'ont beaucoup encouragée.
Pour mes personnages ce qui est drôle c'est ce qu'ils sont inspirés de... moi. Ils sont très différents les uns des autres et sont chacun une facette de ma personnalité. (Oui ça fait un peu skyzo...) Lorsque j'écrivais tout m'inspirait, le bruit du bus, l'odeur du repas de le soir, les endroits où j'allais bref, il m'en faut peu pour écrire

J'avais 19 ans, je venais (encore une fois) de me faire larguer, aujourd'hui je me souviens à peine de son prénom mais à l'époque c'était la fin du monde, bref, j'étais triste.

J'étais seule dans une piscine et je hurlais sous l'eau pour me défouler. Tenant à ce que les cris durent le plus longtemps possible, au bout d'un moment je n'avais plus d'oxygène : j'ai vu de petites étoiles et là, je me suis dit :

Et si ?
Et si je tombais dans les pommes ?
Et si je me réveillais dans un autre monde ?

Et voilà, l'état d'esprit de mon personnage au début du livre et les contours de son passage dans un autre monde étaient dans ma tête.

Restait à écrire tout le reste...

Pour celui que je suis en train d'écrire... ça remonte à assez longtemps, mais jamais (jusque là en tout cas), je n'ai eu le courage de m'y mettre !
En 2012, j'étais partie en randonnée avec mon tonton et mes deux petits cousins... (qui m'ont chacun inspirés un personnage). On s'amusait à se jeter des pommes de pins dessus tant dis que mon oncle (naturaliste), nous racontait des légendes sur les paysages qu'il avait vu, etc !

Et je me suis dis ...
Tient, c'est pas mal ça, et si je parlais de la découverte/héritage d'une forêt magique avec des trolls, gobelins et fées ? ...

Depuis, ça prend forme petit à petit

Skydarkrose a écrit:

Pour mes personnages ce qui est drôle c'est ce qu'ils sont inspirés de... moi. Ils sont très différents les uns des autres et sont chacun une facette de ma personnalité. (Oui ça fait un peu skyzo...)

Ah non mais je comprends, mes personnages sont inspirés de ma vie aussi, que ce soit moi ou mon entourage. Et puis au fil de l'histoire, ils s'éloignent de ce contexte de départ, et donc prennent une autre dimension. J'ai inventé un personnage (celui qui m'a inspiré pour "La chute d'Hautaye") qui ne me ressemble absolument pas... Et pourtant sa façon de penser m'intéresse beaucoup, du coup sa philosophie est devenue la mienne, parce que j'avais envie de penser comme lui. Donc bon, ça va, on est deux à passer pour des schizos, maintenant

JuneJuneJune a écrit:

mon tonton et mes deux petits cousins... (qui m'ont chacun inspirés un personnage)

On s'inspire presque tous de notre propre vie, en fait Ou du moins pour poser le contexte d'une histoire

L'idée pour mon roman actuel est venu de l'actualite(la guerre du Donbass, la Crimée, l montee de l'extreme droite) et des écris de chercheurs sur la guerre informatique

Tout ce qui bout et que je porte malgré moi, donc la révolte, la frustration, l'insatisfaction, la névrose, le syndrome de Peter Pan, la nostalgie, la mégalomanie, la manie, la peur, l'angoisse, le bordel dans ma tête à base de bric, de broc et de lubies diverses, les souvenirs, le temps qui passe, la finitude du monde, la finitude de l'homme, l'absence d'issue, la nécessité de soupapes, l'hérédité, la persécution, la marginalité, l'incomplétude, la passion amoureuse, la compassion, la fascination pour la vie humaine, l'admiration pour d'autres auteurs, l'impossibilité d'un ailleurs, la modernité et au delà, l'absence d'âme qui fait que je cherche à m'en bricoler une avec des mots, à travers des personnages et des situations.

Reste à organiser tout ça.

(17 000 mots maggle )

EDIT : déplacé "Ecritoire".

Pour ce qui est du seul romanesque, mes projets viennent souvent d'un agrégat d'idées séduisantes que j'organise avec plus ou moins de patience, jusqu'à obtenir une trame d'univers, d'intrigue, ou de personnages. Le roman, ou du moins, l'idée de roman, finit par en surgir comme une propriété émergente. Généralement, il y a quand même une idée centrale, mais insuffisamment développée pour me donner d'emblée l'envie de passer à l'acte.

Mon roman de space opera Coeur de démon est parti de ma lecture de Dune, dont j'ai extrait certains thèmes que j'avais envie de traiter sous un angle plus "hard SF", et de l'écoute d'une chanson de Luca Turilli, "Demonheart". Sont venues se greffer dessus, progressivement, des motifs qui me plaisent mais se baladaient sans but, quelques idées fixes personnelles, un ou deux personnages que j'aimais bien, mais, sans destinée, et un univers ébauché à la fac avec un copain.

Mon roman (plutôt un ensemble de nouvelles toutes reliées entre elles) d'espionnage Sous les jupes de Marianne provient avant tout de la lecture de certains blogs, dont l'un tenu par un ancien des "Services", au ton sarcastique et sans concession. L'idée était donc d'écrire des intrigues d'espionnage en prêtant aux instants de la République les pires travers affairo-barbousards. La matière de la première histoire m'a été inspirée par l'affaire de Tarnac, et l'actualité est venue me donner un beau contexte.

Parfois, l'idée d'un personnage, d'un décor, me viennent aussi, tout simplement, en gribouillant: il arrive que je parvienne à quelque chose qui me plaise, m'évoque quelque chose de particulier que je peux retranscrire par écrit.

Bref: c'est pour l'essentiel très fortuit.

Ben heu... me concernant... Hum... Comment dire?

Pour l'Eveil Dragien, tout est partie d'un rêve quand j'avais sept ans : une forêt un peu à la walt disney avec les "chevaliers de l'attaque", immortels bagarreurs qui distribuaient des tartes style Astérix à des mec en pantalon noir uniforme bleu avec motif d'or que j'ai rapidement malorien.
A leur tête y avait ce type hyper badass Prince ( surement à cause des princes de Lu ) et puis je trouvais que le Prince des chevaliers de l'attaque ça sonnait bien.

J'ai grandi. Vers dix ans j'ai imaginé les personnages de Dromar et Taranis.
Dromar était alors le grand méchant trop dark parce que méchant qui veut conquérir l'univers m'voyez ? Et Taranis le perfide traître, allié. Pourquoi ? Mon moi de dix piges vous aurez répondu "j'vous en pause des questions ?" X)

J'ai du commencer à écrire quelque histoires sur cette univers vers onze ans sur une base de fan-fiction des Six compagnons ^^. Puis vers quatorze ans j'étais plus dans l'histoire proprement dite. Prince était devenu le fils de Taranis et vivait dans la partie malorienne de Neethendalc.
Quant à Dromar, il était toujours ce mec so evil puéril, mais j'avais à l'occasion d'un devoir de français put écrire la fuite de Prince de la capitale pour ensuite rejoindre les forces libre des dragiens... Oui j'avais enfin un nom pour ce peuple... Et oui y avait des vrais dragons et de la magie sur un fond un peu steampunk ( même si je ne connaissais pas du tout le concept à l'époque ).
J'avais obtenu quatorze ( oui, la prof notait large )

Cependant l'écriture refusait de venir, alors j'ai conservé l'univers pour moi qui mûrit au fil des ans. Dromar devient différent, quitta son rôle de méchant. Les dragons disparurent ainsi que la magie au profit de simple marqueurs culturels et d'une évolution qui rendait certains homme immortelle.
En bref cette univers de gosse est devenu celui d'un "adulte" ( si je peux me prétendre comme tel X) ) auquel j'ai déversé ce que j'aimais étudier... l'art, la diplomatie, la politique, l'escrime, les questions d'immortalité, un peu de théologie aussi....
Je sais ça fait fourre tout ^^

Puis en 2012, j'ai eu envie d'écrire.
Vous connaissez la suite.

Pour la cité du vide, ça c'est construit très progressivement. Un pote au lycée a commencé à écrire une histoire d'anticipation, quelque chose dans ce genre, et ça m'a donné envie de me lancer. Lui a progressivement lâché son histoire (hélas, car il semblait avoir des idées vraiment sympas) et moi j'ai persévéré. Ma première source d'inspiration a été Battlestar Galactica, ma série préférée. Dès le début, je voulais que ça soit un récit relativement réaliste, sans extraterrestres ou gadget technologique improbable. Au départ, il était juste question de la première nouvelle : une équipe médicale qui vient enquêter sur une épidémie dans une colonie perdu au milieu du système solaire.

Puis progressivement, j'ai commencé à rajouter plein de trucs, le plus important étant la Nouvelle-Athènes, l'immense cité de l'espace qui occupe le centre de l'histoire. Au fur et à mesure que je grandissais et que j'écrivais, des thèmes nouveaux se sont progressivement imposés, que ce soit les soldats du futur OBS, destinés à remplacer les humains sur le champ de bataille, ou la lutte politique de Nelson Gakhona pour mettre fin à un système qu'il juge mauvais. Mais le plus gros changement fut de réduire considérablement le poids des personnages militaires (reliquat de l'inspiration Battlestar) pour mieux montrer comment des gens "ordinaires" voyaient leur monde changer.

La celui que j'ai commencé est inspiré de "Les Aventures de Chéréas et Callirhoé", un roman du IIe siècle apr. J.-C. mais réécris à la "sauce" SF ^^

Pour ma part, mon inspiration vient essentiellement de mes rêves. Je rêve beaucoup et je m'en souviens bien. Très régulièrement, lorsque je me réveille, j'ai l'impression d'avoir rêver un nouveau film de Spielberg. Et, je me dis : "C'était génial, ça ferait un super film !". Et je me dis aussi que je ne peux pas garder cette idée pour moi, il faut que je l'écrive pour la faire partager. Alors, je commence par un résumé, puis petit à petit, j'y apporte des éléments pour que l'histoire soit plus complète, plus cohérente et pour créer le contexte. Souvent j'ai le point de départ et le point d'arrivée, mais il me manque le cheminement. J'ai, à ce moment là, besoin de construire le plan de mon histoire. Parfois, je regroupe plusieurs petites idées pour les imbriquées ensemble et faire quelque chose de plus complet.

Quand on y repense, c'est étonnant comme l'idée de base a été transformée pour arriver à l'histoire définitive. Ça n'a plus rien à voir !