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 La gestion de l'anonymat

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Jérôme HURSTEL  /  Tycho l'homoncule


Je lance un sujet sur ce que l’on aborde rarement : la vie, le ressenti, les émotions de l’auteur qui n’a pas encore percé le mur de l’indifférence, une fois passé l’euphorie de la courte période post-publication.

De qui est-ce que je parle ? J’écarte le faible mais ô combien visible contingent des auteurs liés à l’actualité du moment, et de ceux bien insérés dans les canaux de la promotion et de la médiatisation, et ne retiens que la foule des auteurs anonymes, talentueux pour la plupart, dédiés à leur passion, qui ne sont jamais invités nulle part spontanément, ne sont jamais cités, qui n’obtiennent de réponses de leurs éditeurs, médiathèques et bibliothèques locales, adjoints et autres fonctionnaires attachés à la culture etc. qu’au forceps, et me demande, comment le vivent-ils ? Comment gèrent-ils la frustration de suer pour si peu, si cette frustration s’installe ? Bien, car ils ne visent pas la reconnaissance et les poignées de main ? Mal, parce que cela leur fait de la peine de voir leur long travail ignoré, alors que tant de choses vaines sont portées aux nues ? Ni bien ni mal, parce que tout est comme cela doit être ?

Autrement dit, amis auteurs, amis d’auteurs, comprenez-vous l’agacement du romancier qui découvre qu’il n’a pas été convié au salon qui vient de s’achever à 10 kilomètres de chez lui ? Lui conseillez-vous de prendre son mal en patience, car la reconnaissance se mérite, et que son mérite attend encore ? Grincez-vous des dents lorsqu’une célébrité se disant auteur est invitée partout pour présenter son ouvrage, ouvrage écrit par la plume d’un autre ? Ou bien seul compte le travail mené à bien, la joie du livre achevé indépendamment de son écho ?

Je suis assez neutre par rapport à cela, mais suis curieux d’entrevoir vos opinions sur cette question.
 
Molly
   
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Molly  /  Sang-Chaud Panza


Bah... je crois qu'un auteur édité chez un petit éditeur ne doit surtout pas rêver de célébrité. Il lui faut être conscient que pour pouvoir ne serait-ce que participer à des salons, faire des dédicaces, bénéficier de quelques chroniques ou articles de presse et voir son livre dans quelques librairies, il va devoir mouiller sa chemise et donner beaucoup de son temps.

Quand on est un "petit" auteur, quelques bons retours et l'enthousiasme de certains lecteurs sont déjà très appréciables. Du moins est-ce ainsi que je le vois...
 
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Jérôme HURSTEL  /  Tycho l'homoncule


Molly, merci pour ta réponse.
Donc tu te situerais dans la catégorie des neutres, comme la quasi-moitié des personnes à qui j'ai posé la question. Je pense que la proportion est de l'ordre de 40% d'auteurs réalistes et satisfaits de leurs retours, 40% qui pestent en silence, et 20% qui ne souhaitent pas du tout crever le plafond. Mais bien sûr ce n'est qu'un jeu d'esprit auquel je me livre, loin de moi l'idée de faire des statistiques!
 
Lowena
   
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Lowena  /  Tycho l'homoncule


Coucou !

Je pense que être un écrivain connu n'est pas une mauvaise chose, tant que cela n'empêche pas de vivre une vie normale (prendre le bus, aller au travail, faire ses courses sans avoir sa photo dans le journal, etc...) mais les écrivains connus à ce point sont au final très peu.

Les écrivains inconnus doivent se battre pour faire découvrir leur texte (ou trouver quelqu'un qui sache le faire) mais à moins d'un coup de chance, faire la promotion d'un livre demande un travail aussi long que celui de l'écrire. Si tu n'est pas connu, c'est à ton éditeur ou à toi de découvrir les salons que tu pourrais faire et de proposer ta dédicace, c'est à toi de te vendre (enfin c'est mon avis). Certains disent qu'un livre est de l'art et ne devrait pas être commercialisé comme un shampoing, mais si tu désire être plus connu, à moins d'un gros coup de chance c'est à toi de relever tes manches et de te faire connaître au monde.

Après, est-ce une mauvaise chose d'être inconnu ? Je ne pense pas. Au départ, écrire un livre doit être une raison personnelle donc on doit être la première personne à apprécier le travail d'écriture. A-t-on besoin que d'autres personnes lisent et apprécient le livre ? Évidemment, il est important de partager son travail et d'en récolter les résultats.
Cependant, je ne ressens pas le besoin de le partager au monde entier. Quelques lecteurs suffiraient à me rendre heureuse, je pourrait montrer la couverture du livre à mes parents et le faire partager à mes amis. Si je souhaitais devenir plus connue, ce serait pour faire partager une belle histoire à plus de monde, mais pas pour la célébrité.

Voilà voilà, un gros pavé pour un avis très précis Smile

Edit> Petite précision qui je pense, peut être importante. Je me compare très rarement à d'autres auteur, quand je rage sur un type invité partout alors qu'il n'a pas écrit son autobiographie, c'est parce que je trouve ça injuste par rapport à tout les auteurs anonymes et pour le "nègre" (y'a pas un autre terme qui existe, je le trouve affreux celui-là) qui se voit récolter tout son travail par un autre. Je pense que c'est ce qui m'évite la frustration, mais j'apprécie mon petit bout de chemin sans me mettre en compétition avec les "grands".
 
Molly
   
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Molly  /  Sang-Chaud Panza


Jerôme Hurstel a écrit:
Donc tu te situerais dans la catégorie des neutres, comme la quasi-moitié des personnes à qui j'ai posé la question. Je pense que la proportion est de l'ordre de 40% d'auteurs réalistes et satisfaits de leurs retours, 40% qui pestent en silence, et 20% qui ne souhaitent pas du tout crever le plafond.

Ce qui n'interdit pas d'espérer le coup de chance, la rencontre extraordinaire, le concours de circonstance ultra-exceptionnel qui propulserait le petit auteur anonyme au premier plan... Wink
 
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Mon fantasme, c'est davantage de vendre honorablement sans sortir de chez moi. :mrgreen:  

Un anonymat relatif, donc, qui me permettrait de faire ce que je préfère : écrire peinarde.

J'ai bien conscience que c'est vouloir le beurre et l'argent du beurre.

Pour autant, ce n'est pas complètement irréaliste. Dans le genre roman de terroir, par exemple, il y a un certain nombre d'écrivains qui vendent très bien et qu'on ne voit jamais dans les médias. Le plus "fameux" ? Jean Anglade, qui rencontre ses lecteurs une fois l'an, passe le reste de son temps dans son Auvergne natale, et vend pourtant plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires de chacun de ses (nombreux) livres.
 
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Jérôme HURSTEL  /  Tycho l'homoncule


Lowena: c'est un équilibre enviable Wink 

Molly: LA fameuse rencontre, mais qui ne survient hélas quasi-jamais. Le blasé que je suis tends à penser que la bonne relation qui fait se rapprocher le premier plan est déjà connue à la première phrase écrite...

Coline: c'est une certaine forme d'idéal, mais est-ce si fantasque, dois-ce être si exceptionnel? Beaucoup de personnes travaillent à domicile et gagnent de l'argent, et les auteurs souvent travaillent tout autant! Prenons un homme qui gère un petit site de vente en ligne depuis chez lui, et comparons-le à l'auteur qui passe 5-6h par jour à broder son roman annuel: comme c'est regrettable que l'on accorde volontier un salaire convenable au premier, et que pour le second cela tienne du graal Sad
 
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Citation :
Prenons un homme qui gère un petit site de vente en ligne depuis chez lui, et comparons-le à l'auteur qui passe 5-6h par jour à broder son roman annuel: comme c'est regrettable que l'on accorde volontier un salaire convenable au premier, et que pour le second cela tienne du graal Sad

Cela ne me choque pas. Il en va ainsi de tous les domaines artistiques.
Certains auteurs "bankables" demandent un statut quasi salarié à leur éditeur, cela dit. Ils touchent leurs droits d'auteur et leurs à-valoir sous forme de salaire mensuel.
 
Pêche Melba
   
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Jérôme HURSTEL a écrit:
Prenons un homme qui gère un petit site de vente en ligne depuis chez lui, et comparons-le à l'auteur qui passe 5-6h par jour à broder son roman annuel: comme c'est regrettable que l'on accorde volontier un salaire convenable au premier, et que pour le second cela tienne du graal Sad

Si le type qui gère son site de vente en ligne ne fait pas de profit, il retournera très vite à Pôle Emploi... Je sais que ce n'est pas ton propos mais je le dis quand même, parce que je sens que ça va finir par arriver sur le tapis : je suis contre toute forme de subvention à la création littéraire. Si on ne gagne pas d'argent avec l'écriture, alors on fait comme les autres, ceux qui n'ont pas été touchés par la grâce, on trouve un travail rémunéré et on continue à écrire par passion. Quant à l'anonymat, pour moi, c'est quelque chose de confortable. S'il m'est déjà arrivé de m'imaginer vivre la célébrité (comme tout le monde, hein, et si je gagnais au loto, et si, et si...), je sais que je détesterais être en pleine lumière.
 
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Jérôme HURSTEL  /  Tycho l'homoncule


Oh, l'argent n'est pas du tout mon propos: combien de gens ais-je cru riches, qui ne l'étaient qu'à crédit ou d'apparence, et d'autres que je croyais pauvres, et qui ... bref, c'est entendu. Non, je ne réfléchissais qu'à l'aspect "considération de l'oeuvre réalisée", ou du moins "connaissance par autrui du statut d'auteur". Je trouve cela stupéfiant que tant d'auteurs suent sang et eau pendant des mois sans même parfois que leurs voisins sachent ce qu'ils font, ou s'en moquent quand on leur dit, alors qu'en même temps une niaiserie d'une minute peut hisser un autre à la célébrité...

Ok, j'enfonce des portes ouvertes et je frôle le calimérisme, mais un état que j'espère passager de blues m'a donné envie de connaitre votre point de vue Wink
 
Tim
   
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Tim  /  Morceau de musique survitaminé


Jérôme HURSTEL a écrit:
l’agacement du romancier qui découvre qu’il n’a pas été convié au salon qui vient de s’achever à 10 kilomètres de chez lui ?

La question, je pense, est aussi : Qui aurait dû le convier à participer ? Son éditeur ? Un autre auteur ? Son réseau ? Son agent ? Les organisateurs, parce qu'ils sont censés connaître tous les auteurs régionaux ? C'est là aussi où il peut y avoir quelque chose de frustrant : tu es connu parce qu'on t'invite à te montrer, on t'invite à te montrer parce que tu es connu...
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Jérôme HURSTEL  /  Tycho l'homoncule


Tim a écrit:
Jérôme HURSTEL a écrit:
l’agacement du romancier qui découvre qu’il n’a pas été convié au salon qui vient de s’achever à 10 kilomètres de chez lui ?

La question, je pense, est aussi : Qui aurait dû le convier à participer ? Son éditeur ? Un autre auteur ? Son réseau ? Son agent ? Les organisateurs, parce qu'ils sont censés connaître tous les auteurs régionaux ? C'est là aussi où il peut y avoir quelque chose de frustrant : tu es connu parce qu'on t'invite à te montrer, on t'invite à te montrer parce que tu es connu...

Bonjour Tim Smile
Oh, c'était un exemple pour illustrer le sentiment de frustration dont je parle par ailleurs. Mais pour y répondre, je pense qu'il est de la fonction de l'éditeur de proposer un minimum d'évenements à ses auteurs. D'ailleurs, le contrat d'édition le sous-entends. A coté de cela, il faut bien reconnaitre que les organisateurs de la plupart des salons ne communiquent pas beaucoup: un appel à candidats dans un journal local serait un minimum, enfin...

Et oui, c'est un cercle vicieux que l'on retrouve dans tous les domaines artistiques, mais j'estime qu'en raison du temps passé à la réalisation de l'oeuvre, il est plus cruel en matière de littérature. Et là, je pense au fossé qu'il existe entre le "celui qui fait produire à un terrain une gerbe de blé de plus leur rend un plus grand service que celui qui leur donne un livre" de B. de St-Pierre et l'encensement du bouquin de Jacques Attali, jeune auteur qui a tant besoin d'être présenté, vu hier soir au Grand Journal de Canal+...

Désolé d'être aussi nébuleux, je ne suis pas vraiment du matin  scratch 

 
Sethi
   
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Sethi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Je ne penses pas qu'on puisse en faire un métier, mis à part quelques rares exceptions.

Il faut partir en se disant que nous n'obtiendrons rien. Comme ça, le moindre point positif (retour, lecteur enthousiaste...etc) nous paraîtra déjà un "plus" énorme. Si on vise, par exemple, un salon, on loupera ces petites choses qui auraient pu nous rendre tout aussi heureux, pour se morfondre sur soi même parce qu'on nous à pas convié audit salon.

Personnellement, je penses qu'il faut rester assez détacher du côté "glorieux" de la chose. Un auteur écrit, c'est son rôle. S'il parvient à produire une oeuvre aboutie et dont on lui dit du bien, pour moi c'est réussi. Notre travail n'est jamais vain, c'est nous qui le voyons comme tel car nous nous dévalorisons à cause d'éléments extérieurs attendus qui n'arriverons pas.

C'est un peu comme un peintre, pour ne citer qu'un exemple. Combien de peintre talentueux seront un jour connus mondialement ? Pourtant, s'il arrive à produire une oeuvre qui, chez ses rares spectateurs, provoque les sentiments / sensations attendus, alors pourquoi vouloir plus ?

Voila, je vais m'arrêter là. Smile
http://lecrins.wix.com/l-ecrins
 
   
    
                         
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