Je pensais que 2014 et les bonnes résolutions, comme la prise de risque, aidant, allaient m'offrir une chance de publication, mais non. L'année a commencé depuis quatre jours et j'attends toujours.
Les faits : il y a un an, j'ai publié mon premier roman (un journal fictif historique), et j'ai écrit depuis des choses qui n'ont  rien à voir, c'est à dire qui n'entrent pas du tout dans les codes de ce que publie ma maison d'édition, en particulier une novella cyberpunk (Et Dieu créa Zoé Sava), qui peine à trouver un éditeur... Le hic, c'est que je n'ai reçu, (hormis Gallimard), que des retours personnalisés, pour la plupart aimables et très développés, très encourageants. On m'a aimablement pointé les défauts de mon manuscrit et donné quelques conseils pour le perfectionner. Plusieurs éditeurs ont cependant admis qu'ils ne prendraient pas le risque de publier ce roman, quoiqu'il leur plaise en tant que lecteur. Parce qu'il est trop condensé, trop difficile à suivre, trop ciblé, trop décalé. J'ai donc tenté de proposer quelque chose d'un peu plus lisse, et  là, on me dit que "ça manque de surprise". Hormis les corrections formelles, j'avoue avoir du mal à changer quoi que ce soit au fond de ce livre, car il me semble aussi que son intêret principal réside justement dans ce côté décalé. Je le lis et le relis, et vraiment, je ne sais pas par quel bout commencer une éventuelle reprise. J'ai cependant reçu une réponse encourageante de Hugues Facorat; mon roman lui a "plu", et il me demande d'attendre la fin de mes retours pour me donner une réponse définitive. Dois-je en déduire que j'ai réellement une chance de le publier avec lui ? Dois-je poursuivre mes envois, ou d'abord changer en profondeur mon roman ? Merci de votre aide.

Il y a des maisons qui cherchent vraiment du décalé et de l'inclassable. Tu as cherché de ce côté-là ?

Merci de ta réponse, Coline. J'y ai pensé, mais je n'ai pas trouvé de maison vraiment hors-catégorie.

Tu as essayé les éditions Black-out?

Tant que Facorat ne t'a pas donné une réponse définitive, rien ne t'empêche de continuer à en démarcher d'autres.

rue fromentin, ils ne font pas dans le décalé ? Et Paul&Mike ?

Je cherchais une maison positionnée exactement à l'inverse, alors je n'ai pas vraiment de noms qui me viennent spontanément, mais d'autres membres pourraient sûrement t'en donner.

Je trouve dommage de lisser ton roman, en fait. Il plaît apparemment, mais si cela suppose un lectorat un peu averti. Je suis sûre que tu pourrais trouver une maison prête à prendre le risque.

Merci, je ne savais pas qu'ils publiaient ce genre.
Malheureusement, c'est quand on cherche un éditeur plus traditionnel qu'on a l'impression de tomber de ne tomber que sur des maison en recherche de déjanteries, et c'est quand on fait dans la marginalité qu'on ne voit que les éditeurs en recherche d'une langue plus classique...

Bonjour Lemineche,

Je pense à Monsieur Toussaint l'ouverture Editions

Ils reçoivent les manuscrits par mail

Merci, Quod et Valaire.
Pour Black-out, je leur ai envoyé un mail y a quelques mois, qui est resté sans réponse.
Je ne connaissais pas Toussaint l'ouverture, je prends note.
Pour Facorat, je sais qu'il ne s'agit que d'un encouragement pour le moment, je ne vais en aucun cas prendre le risque de cesser mes envois.

Je pense que Griffe d'Encre aurait été intéressé, mais malheureusement les soumissions de novellas sont fermées jusqu'en 2017  

Si tu n'es pas hostile au numérique, je pense que House Made of Dawn pourrait être intéressé.

Je te souhaite de trouver ce qui conviendra à ton chef d’œuvre =)

Fin 2015, j'aurais dit oui, mais effectivement 2017 c'est un peu loin...
Mon premier envoi a été pour House made of dawn; réponse très aimable, mais négative pour ce roman-là.

lemineche a écrit:

Dois-je poursuivre mes envois, ou d'abord changer en profondeur mon roman ? Merci de votre aide.

Quand on ne trouve plus rien à enlever ni rajouter, il ne faut pas se forcer. Je prône pour ma part la véracité de l'écrit, pas question de tout lisser pour que ça colle aux standards et aux canons littéraires actuels. Tant que c'est écrit en français, que ça a une logique et que ça se tient... Après il faut être audacieux et patient.

Comme toi j'ai reçu des réponses encourageantes, j'ai moi aussi reçu des "c'est bien écrit, rien à redire mais je ne le publierai pas", et je sais pourquoi (un des sujets abordés et la façon dont il est abordé), mais je ne vais pas pour autant dénaturer le récit pour ça, sans quoi il tomberait dans la mièvrerie.

Après je comprends les éditeurs, quand on a face à soi un récit pas mauvais mais pas forcément facilement accessible, il peut-être difficile de sauter le pas et de prendre le "risque de".

Courage, tu finiras par trouver :)certainement du côté des toutes petites maisons d'édition

J'ai connu ça aussi, lemineche. Pour mon roman Talents volés, j'ai eu une bonne accroche avec plusieurs éditeurs, y compris des gros, qui se sont finalement rétractés, et j'ai compris qu'ils ne voulaient pas prendre le risque, à cause du sujet (allusions à la pédophilie), mais aussi de la longueur (2 tomes...), et peut-être autre chose qu'ils ne m'ont pas dite (à mon avis, un style pas assez "djeun's" pour un roman ado => pas dans la tendance actuelle). Et finalement, un petit éditeur (le Lamantin) veut bien, lui, prendre ce risque^^. Comme quoi... il ne faut jamais désespérer. Entretemps, j'avais retravaillé le roman en l'allégeant, mais le Lamantin l'avait lu dans sa première version et était prêt à le prendre tel quel (mais ils éditeront la nouvelle mouture, bien sûr).

Je n'ai pas d'éditeur à te conseiller, je fais dans le roman ado, mais je suis certaine que tu n'as pas épuisé toutes les possibilités pour ton roman.
Sinon, as-tu travaillé avec des bêta-lecteurs, pour avoir des avis extérieurs ? Parfois, un très petit changement peut jouer beaucoup dans la façon d'appréhender le roman.

Merci pour vos réponses.
Je crois que tu as raison, Manduleen. Je veille à héradiquer les fautes au maximum, à faire en sorte que le fil du récit soit compréhensible, mais après, je ne peux pas dénaturer ce que j'ai envie d'écrire...
J'ai un peu suivi ton histoire (incroyable), Molly. En effet, des romans pour ado qui font allusion à des thèmes aussi violents, on en voit pas tous les jours, mais tout dépend de la façon dont c'est écrit. Ton récit me donne espoir. Je ne suis généralement pas du genre à baisser les bras, mais là, j'ai vraiment un coup de mou.
Pour les bêta-lecteurs, je l'ai donné à lire à un petit groupe de personnes, que se soit des proches ou des quasi-inconnus; ils ont tous pointé les mêmes défauts, que j'ai tenté de corriger au mieux. C'est la version corrigée que j'envoie aux éditeurs. Après, ils ont été unanimes sur un point : c'est soit un livre qu'on adore, soit qu'on déteste. Les éditeurs préfèrent certainement les romans plus consensuels et ça se comprend. J'espère seulement croiser sur ma route quelqu'un d'assez hardi pour le publier

Ce que tu dis de ton roman donne vraiment envie de le lire !

lemineche a écrit:

Les éditeurs préfèrent certainement les romans plus consensuels

Oui, je suis du même avis, et je trouve ça extrêmement dommage. Ou sinon, ils se contentent des traductions.
Les petits, pour une raison inconnue, sont pourtant plus disposés à prendre des risques, me semble-t-il. Peut-être parce qu'ils reçoivent moins de manuscrits, et n'ont pas encore de lectorat attitré en attente de quelque chose de précis, que sais-je... ? As-tu tenté auprès des petits éditeurs (à part Hugues Facorat) ?

Edit : mais je ne fais que répéter ce qu'a dit Manduleen... désolée !

A défaut, ton manuscrit peut intéresser des éditions numériques mais peut-être que tu ne le souhaites pas.

Je pense qu'il faut continuer à chercher.

Quelque chose d'original est aussi unique et peut devenir branché. Il faut espérer le coup de coeur d'un éditeur