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 [Nuit du 13 décembre] Extraits

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Orcal
   
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


Participer aux Nuits, c'est bien, mais faire durer le plaisir, c'est mieux.

Postez ici un extrait de votre prose écrite pendant la Nuit du 13 décembre, et échangez vos avis sur le topic de commentaires !

• Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
• Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.
 
QuillQueen
   
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   Pensée du jour  :  La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise.
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QuillQueen  /  Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches


alors, je vais mettre la toute première scène de mon roman, puisque j'entame sa correction en cette nuit d'écriture :

Citation :
Trois personnes quittent le village de Lyneïde au petit matin.
Le fiacre bringuebalant suit la route imposée par le Major-Général Goune Kanodty ; un membre de l’Armée Royale vigoureux, aux cheveux aussi courts que la barbe. Ses yeux caves portent son grand âge. Devant lui papotent deux jeunes gens qui sourient en coin à l’idée de découvrir la plus grande ville du pays. Ils observent médusés les industries crachoter de la fumée, au fond des champs en friche. Bientôt, disparaissent les dernières feuilles d’automne. Qu’importe, tant qu’ils n’arriveront pas à la Capitale, leur esprit sera sous l’emprise nonchalante de la campagne. Alors que les faubourgs se dessinent, les paysans préfèrent se regarder entre deux paroles échangées.
Aeliga a la peau fraîche et rose d’une vierge gâtée par les petits savons et une silhouette volumineuse. Pourtant, elle porte bien ce surpoids ; ses courbes se répartissent à la surface de son corps, de sa poitrine généreuse à ses larges pommettes, du bout de ses doigts à ses grandes cuisses. Elle s’est faite belle en nouant ses cheveux blonds avec soin, vêtue pour l’occasion d’une robe indigo à voilettes assortie à ses yeux, un soleil bleu saphir entre ses seins. Elle s’imagine quantités de choses en compagnie d’Enété, sans regarder les maisons de crépis se multiplier.
Enété savoure aussi sa chance de troquer, même deux jours, son ennuyeux village contre la Capitale. Il a la robustesse fine des fils aînés de paysans, un visage aminci rasé, et de petits yeux, noirs corbeau comme ses cheveux. Lui, d’une toute autre éducation, n’a pas cherché à se mettre en valeur : un jean et un singlet blanc lui ont suffi, un pull en laine à côté de lui. Sa petite sœur n’a pas pu s’empêcher de lui donner son premier pull tricoté, aux mailles maladroites. Elle a de la chance d’avoir un frère peu regardant. Il se fiche même des chaussées animées, des fiacres aux fumées étranges qui les doublent et des gens vêtus de beaux velours qui effleurent les vitres.
Le véhicule poussiéreux a été confié par la mère d’Aeliga à Goune, comme à l’accoutumée. Chaque année, Goune invite des jeunes de son village à découvrir la Capitale. Ainsi, au moins, ils voient du pays. Sa démarche est tantôt saluée, tantôt critiquée. Car certains descendants y ont trouvé un emploi, du plaisir, et ne sont jamais revenus.
Enété a promis à ses parents qu’il ne cherchait pas à quitter Lyneïde. Il veut juste partager ces journées exceptionnelles avec Aeliga, sans le marché de la laine entre eux. Tous deux s’aiment sans se le dire, sans le cacher non plus. Quelques baisers volés depuis leurs vingt ans et déjà ils se comportent comme des amants qui ont du mal à se feindre.
 
Flicky
   
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Flicky  /  Pippin le Bref


Bonjour les JE !

Voici mon extrait de la Nuit.
Pour ma reprise, je vous fais grâce de N.O.Mater, et reviens avec un petit morceau d'urban-fantasy :


Roman : Ein Mensch (Wolff 2)
Contexte : Après une journée bien remplie (avec attaques de vampires), le narrateur retrouve un vieil ami, Sir Walter Mac Clancy, tout juste débarqué de Londres pour une affaire le concernant.


Citation :
Lorsque je l'ai vu, Walter m'a semblé dans un état aussi piteux que le mien. Son visage était blême, même pour un Anglais. La démarche courbaturée et fiévreuse, il déambulait dans son lourd duffle coat comme peut errer un fantôme.. Il avait dû vivre de bonnes galères lui aussi, ce qui promettait de bons échanges de nouvelles fort peu agréables, et une aussi piètre résistance à la bière écossaise. Bref, une putain de mauvaise soirée, avec la meilleure compagnie du monde. Le comble ! Pourtant, maintenant que nous sommes attablés, il semblerait que l'ambiance aux couleurs locales ravive un peu celles de mon vieil ami. Ainsi, tandis que je somnole déjà devant mon verre, lui enchaine plusieurs gorgées de son breuvage mystique sans flancher. Quelques centimètres de mousse amère en moins et il trouve enfin la force nécessaire pour lancer la discussion. Chose dont je suis encore incapable.


« Alors, camarade, raconte-moi un peu. Cela fait si longtemps ! Comment vas-tu ?


– Bien, commence-je, enfin, la routine, quoi, depuis quelques mois. Le travail à la faculté, les soirées passionnantes devant la télé et quelques petits délires de temps en temps.


– Je vois.


– Et toi ? L'ambiance est bonne en ce moment à l'ambassade ?


– Que d'affaires ennuyeuses, si tu savais.


– Ils vont finir par vous tuer ces politicards. »


Ses deux brins de moustache fauve se redressent comme pour acquiescer, amusés, mon analyse subtile de la situation.


« Ah ça, j'en doute ! Une vieille carcasse comme moi... C'est peine perdue. »

Vieille carcasse...Effectivement, sous cette silhouette assez chétive qui semble flotter dans les pans de sa chemise, Walter est un lycanthrope que l'on peut qualifier sans exagération de « balèze ». Cela est d'autant plus remarquable, parce qu'il n'a ni la grande gueule, ni les poings de colosse dont sont affublés pas mal de nos congénères. Pourtant, il est l'un de ceux qui pourraient se vanter (mais il ne le fait jamais) d'avoir survécu à une confrontation avec les Légionnaires sans tierce assistance, alors que ceux-ci se trouvaient alors à l'apogée de leur puissance. The « Wirth », the Were-Wolf-Wizard, c'est une légende chez les Nocturnes. Sinon, en temps normal, c'est juste mon pote. Enfin, ça paraît banal, dit de la sorte, pourtant, ce n'est pas aussi anodin. Parce que vous en connaissez beaucoup, vous, des types qui traversent la Manche, manquent de se faire tailler en pièces à quelques pas de la Tour Eiffel, tout ça juste pour votre poire ? Et encore, au final, ce sont encore ces mêmes chics types qui s'inquiètent pour vous... Eh bien, moi, en deux cents cinquante années d'existence bien tassée, des potes, des vrais, je les compte sur les doigts de la main. Peut-être parce que j'ai côtoyé beaucoup d'enfoirés, aussi...

En bonus (et spoiler), je mets l'extrait écrit intégralement hier soir.
Libre à vous d'y jeter un oeil (ou pas) ! ^^
Spoiler:

Au plaisir de vous lire !
 Very Happy 
http://anotadinotte.canalblog.com/
 
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Invité  /  Invité


Hello,

Un gros brouillon. Enfin non, une particule de gros brouillon. C'est vraiment juste l'idée de départ plus ou moins. (Nouvelle)

Citation :
Véro, dès le début je l’ai prévenue. Je le sentais pas ce type, les détraquos à quinze kilomètres je te les repères. Il était là, à lui  tourner autour avec ses grands airs,  du genre à trop rien dire et à se donner des mystères. Ce genre de type là…Un peu fake qui se la joue distant, pas franc du collier et  petits regards qui trainent en coin. Putain de mascarade. Le pire c’est que ça marche à tous les coups, et Véro comme les autres, elle s’est laissé prendre. On avait beau la mettre en garde, tu parles !  Ça se voyait que c’était trop tard, elle l’avait déjà dans la peau, à le bouffer des yeux sans même avoir échangé un mot avec.  Enfin au début, elle mimait l’indifférence, genre pas intéressée, mais je le voyais moi son regard qui bifurquait l’air de rien pour aller se planter pile dans le coin du fond, là ou l’autre mytho s’installait toujours.  Je le voyais et qu’est-ce que je pouvais en avoir mal au  bide.
 
Loukie
   
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Loukie  /  Autostoppeur galactique


Coucou !

J'espère que vous avec passé une bonne Nuit, moi, ça a été. extrait du premier jet d'une histoire que je posterais peut-être, après, je pense le faire en roman, je suis pas sûr.

L'ami d'Anna (non définitif)

Citation :
Continuant ma progression, je m'engouffrais dans le cœur de la montagne, dans une nature sauvage et magnifique, là où les hommes n'ont rien à dire. J'entendis le clapotis d'un ruisseau, et me guidant du bruit de l'eau, j'arrivais devant un petit lac reflétant le ciel azur, surplombé d'une petite caverne camouflée par la végétation.

Ce fut ce qui m'intrigua le plus. La caverne.

Curieuse, je fis le tour de l'étendue d'eau, puis me calai contre la roche. Tendant l'oreille, je finis par m'avancer, à l'affut. C'était une petite grotte, rien de plus. Assez grande, cependant, pour que je puisse me tenir debout, et sans bruit, je fis un pas.

Dans les ténèbres, quelque chose bougea. Me figeant pendant un instant, je laissais mes yeux s'accoutumer à l'obscurité, avant d'oser tourner la tête.

Une ombre, couchée, me toisait. Ses pupilles dorés, fendus d'un iris noir, me fixaient.

Méfiance.

Les oreilles droites, il se redressa sans bruit. Ses pattes, pourtant recouvertes de feuilles mortes, ne firent pas un bruit dans la caverne. Maintenant debout, il longea la paroi qui s'étendait devant moi. Tendis qu'il allait quitter la petite grotte, je m'avançais dans sa direction. L'animal fit volte-face, puis bondit hors de sa cachette, se dévoilant à la lumière :

Son pelage, d'un ocre incroyablement clair, semblait refléter l'éclat de diamants au soleil. Sa queue, quant à elle, longue et fine, fendait l'air dans son sillage. Ses puissantes pattes le propulsaient loin, lui octroyant ainsi rapidité et agilité, tendis que sa silhouette s'élançait à travers les arbres.

Cependant, arrivé sur un rocher surplombant le lac, il s'arrêta. Tournant la tête, il me jeta un regard méfiant, puis je vis dans ses pupilles un éclair de curiosité, de défi. Après deux longues minutes, je m'avançais de quelques centimètres, et il fila. Ébahie, je le contemplais fuir avec grâce à travers les arbres.

C'était un loup.
 
Orcal
   
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


Voici un extrait écrit durant la Nuit d'hier soir.

Le Haut-Roi se rendait avec sa fille Näoreen vers le Royaume du nord pour y apaiser certains troubles. Ils doivent traverser l'immense forêt de Duath. Une nuit, l'auberge-relais dans laquelle l'escorte s'est arrêtée s'enflamme et dans la cohue, des guerriers lourdement armés surgissent, enlèvent les femmes et tuent tous les autres.
La Grâce parvient à s'échapper avec son père mais celui-ci est tué à distance par le Rhë (énergie mentale) d'un homme, placé trop loin pour qu'on le voie.
Näoreen, folle d'impuissance, perd le contrôle de son récent pouvoir et volatilise une partie de la forêt.

De longs jours plus tard, la nouvelle parvient au palais ; un Rhëveur est immédiatement envoyé sur les lieux pour confirmer la mort du souverain et de sa fille (nul ne sait pour le moment qu'elle en a réchappé, ni qu'elle possède le pouvoir du Rhë).
Mindrew parvient à l'endroit ravagé par la colère de Näoreen, et s'interroge sur l'existence d'un Rhëveur si puissant ; puis il repère une faible source d'énergie à proximité.



Mindrew s’enfonça sous les frondaisons du pas sûr de celui qui connaît avec exactitude la surface sur laquelle se posera son pied et parvint rapidement auprès de la source des distorsions.
— Bonjour, frère.
L’homme auquel il s’adressait redressa péniblement la tête. Pelotonné entre les racines d’un grand allamandier, il semblait s’éveiller d’un sommeil troublé. Une barbe grisonnante et des cheveux blancs mêlés de brins d’herbe et de terre révélaient son grand âge. Partout sur ses vêtements, de larges taches de sang imbibaient les tissus.
— C’est p… pas trop tôt, gémit-il en tentant de se redresser, mouvement auquel il renonça aussitôt dans une grimace. J’ai cru que vous m’aviez abandonné.
— Il ne laisse rien au hasard. Vous devriez le savoir. Comment s’est déroulée la tâche dont vous aviez la charge? demanda Mindrew sur le ton égal de l’indifférence.
— Eh bien… Pas tout à fait comme prévu, de toute évidence.
L’homme essaya à nouveau de soulever le haut de son corps sur un coude, y parvint cette fois, poursuivit vers la position assise. Lorsqu’il estima pouvoir tenir à peu près en équilibre, le vieil homme entreprit de dérouler le bandage qui emmaillotait son bras droit. Lorsqu’il déposa à ses côtés l’étoffe souillée de sang et de boue, Mindrew nota avec un froncement de sourcil que l’écharpe blanche des Rhëveurs avait servi de vulgaire pansement ; sa ride au front s’effaça aussitôt sous l’effet de la surprise.
Le bras de l’homme était sectionné juste au-dessous du coude. Une croûte répugnante faite de sang séché, de chair rosâtre et d’un liquide glaireux recouvrait la tranche à vif, sans parvenir à estomper son irréelle planitude. Le membre avait été coupé net, légèrement en biseau.
Comme la faille.
Le blessé esquissa un sourire amer, fier d’avoir extorqué à son interlocuteur cette réaction de surprise dégoûtée.
— Nous avons traversé les bois pour rejoindre l’auberge-relais. Nous y sommes parvenus à temps, malgré l’attaque sauvage d’un orcalin qui nous a retardés.
— Un orcalin a attaqué la colonne ?
— Pas la colonne. Moi ! Ce monstre m’est tombé dessus du haut d’un arbre et m’a lacéré, s’emporta le vieux Rhëveur. La colère lui redonnait un peu de l’énergie perdue en même temps que son sang ; il exhiba les nombreuses traces de morsure et de griffures qui parsemaient son cou, son torse et ses bras – ou du moins, de son bras et ce qu’il restait de l’autre. Les larges entailles encore entrouvertes lui barraient le visage et lardaient ses épais vêtements, signe qu’il n’exagérait nullement la violence de l’attaque.
— Il a fallu au moins dix hommes et le double de flèches pour abattre ce fauve. Nous avons poursuivi malgré tout et sommes parvenus à l’auberge exactement au moment prévu : elle flambait déjà et tous les voyageurs nous attendaient, désarmés et surpris, sur le pavé.
— Vous n’avez donc eu aucune difficulté à agir. Où donc est la Grâce ?
Le vieil homme déglutit.
— …Les hommes du Nord ont emmené les femmes comme prévu. Seulement, …la Grâce n’était pas parmi elles.
— Vous l’avez donc laissée s’échapper, Forja ?
Le ton de Mindrew s’apaisait dangereusement.
 
Manfred
   
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Manfred  /  Pouyoute (© Birdy)


Extrait du Syndicat des femmes libérées.

Pour défendre Eva, victime de mauvais traitements, son amie Lou a tué son petit ami. La voisine d'Eva, Dinah, a aidé les deux jeunes femmes à maquiller la scène pour qu'aucune des deux ne soit inquiétée, au grand dam de Sophie, sa colocataire, qui se retrouve complice malgré elle. Cet extrait prend place chez Dinah et Sophie, alors que l'enquête est encore en cours.

Citation :
Le petit salon du quatrième sentait la fille. Pas l’idée que se faisait Lou de sa propre féminité, ni de la guerrière intrépide qu’elle croyait deviner derrière la sage petite intello qui les recevait. Non. Rideaux en velours, mobilier Voltaire en camaïeu de rose poupon et napperon brodé sur la table à café : tout ramenait à la rouquine poudrée affalée sur un ottoman. Sa posture, sa mise de prout-ma-chère en peignoir satiné envahissaient le tableau où sa colocataire, toute de gris vêtue, incarnait un gardien de la réalité. La seule touche de vrai au milieu de cette bonbonnière. Lou déclina le thé offert et se posta derrière sa petite Eva, mal à l’aise sur son siège.
Au son du « comment ça va ? », aucune ne sut que répondre de prime abord. Comme Lou se détournait vers la fenêtre, un soupir d’impatience aux lèvres, la principale intéressée se fit violence pour souligner l’absurdité de la question :
— Ça va comme quelqu’un sur qui on enquête.
La réponse les plongea toutes dans le cœur du tabou. Dinah faisait preuve de bonne volonté, personne n’aurait pu le nier, elle semblait habituée aux échanges gênés et douloureux.
— Oui, normal. C’est pour parler de ça qu’on vous a invitées toutes les deux.
— Moi, c’est Sophie, en passant.
Un triangle silencieux de reproches se profila : Sophie contre sa colocataire, Dinah et Lou contre sa désinvolture. L’échange s’annonçait lent et pénible. À l’évidence, la rouquine ne prenait pas la rencontre au sérieux et s’enfermait d’emblée dans le sarcasme. De son port altier, Dinah se posait déjà en arbitre décidé à imposer le dialogue.
— Nous sommes toutes impliquées dans ce qui s’est passé. Sophie, si la police apprend notre rôle, à moi, Eva et son amie, jamais ils ne croiront que tu étais trop ivre pour te rendre compte de quoi que ce soit.
— Même si c’est l’étonnante vérité, railla Lou en défiant Sophie du regard.
Au soulagement de la maîtresse de maison, l’interpellée n’affecta aucune contrariété, baillant docilement en attendant la suite. Après une dernière gorgée de thé, Eva parvint à s’affirmer :
— Je n’ai rien lâché et je ne compte pas le faire. La police sait que dalle.
— Et il n’y a pas de raison pour que ça change, approuva Dinah. Ça fait maintenant trois semaines que ça dure et ma parole n’est pas remise en question non plus. Je pense qu’on peut s’estimer pratiquement tirées d’affaire.
Le rire condescendant de Lou les interrompit.
— C’est ce que tu crois, cocotte ? J’en sais un peu plus que vous toutes sur les procédures de ce genre.
Un flottement glissa sur deux regards croisés. Au fond des yeux de la punkette, l’hôtesse ne décela ni bravade ni hostilité, et le bleu polaire limpide confirma à Lou à quel point Dinah la cernait déjà. Les deux âmes se jaugeaient d’une courtoise autorité, chacune concédant à l’autre le droit au respect.
 
   
    
                         
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