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 [1/2 Nuit du 30 Novembre] Extraits

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Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la Nuit du 31 août.

• Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
• Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.

Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par Ici
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Citation :
J’ai recourbé sur ton œil les cils discrets de ton visage, pour qu’ils te crèvent, lentement ; mais je me suis abstenue alors que la crevaison, la première goutte de sang semblait presque inévitable. Dans le micro-miroitement de tes iris sombres.

Plus tard, nous sommes sortis et tu as jeté ton chapeau au-dessus de la falaise. Puis, tu t’es jeté, toi, non, rattrapé, d’une pirouette habile de ton corps – replié, effacé au travers de l’espace : se laisser tomber n’a jamais de conséquence, car la gravité se suspend en même temps que tes doigts fins. J’aurais voulu être garçon pour leurs capacités physiques, cette capacité d’être, dépendant aux forces de la nature de manière la plus libre, la plus effrontée du monde. Mais, lorsque tu remontes auprès de moi, que tu agrippes mes épaules, j’oublie un peu plus que nous sommes autres. Devant nous, deux petits dragons jouent dans la neige, sans cesse effacés par la tempête qui menace. J’ai murmuré, malgré le temps qui a ce côté évident à mon esprit :

— Pourrais-je, un jour, apprendre à te connaitre ?



Quand je l’ai vu pour la première fois, sa pensée, si identique à la mienne, s’est imposée avec cette force innée, et cette furie soudaine d’un certain processus mental – autre du mien mais pourtant semblable. Pourtant, je marche à côté de lui, et nos esprits ont oublié qu’ils pouvaient être ensembles, se comprendre, parce qu’ils n’ont jamais été deux. Même apprendre ses mouvements, cela ne suffit pas ; dans l’empressement discret de ses gestes, il y a un peu des miens, un peu de moi, et pourtant, ils demeurent secs, comme s’il avait peur de ne jamais vivre vraiment.



« Est-ce que tu éprouves, toi, cette sensation de vertige ? »
Ma question est débile ; mes questions n’ont, de toute manière, jamais eu d’autre sens que celui de l’esprit – et on sait combien celui-ci est insaisissable ; l’eau qui coule, au moins, est matérielle.

« Est-ce que tu éprouves, toi, cette sensation de vertige ? »
J’ai toujours, je crois, trouvé l’enchainement des mots étrange ; ils se piétinent tous ; et, au milieu de la foule enragée, celui qui a plus de sens, celui sur lequel on se doit d’insister, est le plus petit, le plus misérable de tous.

— Je.
Il n’est pas capable d’en dire davantage. Ses lèvres sont bloquées par une canne de sucre. Doucement, au clair de la lune, alors que mes mains se fendent d’un sourire mesquin, son visage se craquèle, tombe en morceaux qui ne veulent plus exister. Alors, je me déshabille et je danse. Il laisse échapper quelques soupirs, avant de devenir muet.


Dernière édition par Nywth le Dim 1 Déc 2013 - 19:42, édité 1 fois
 
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Hirsina  /  Clochard céleste


Note : vous pouvez vous abstenir de commentaires, je poste pour les curieux (dont je fais partie Smile ). En ce moment je prépare surtout le scénario, les personnages, alors je n'ai pas beaucoup de récit. 

Citation :
— Tu ne comprends même pas ce que j’ai fait Souzi, ne dis pas n’importe quoi.
Souzi pinça légèrement les lèvres, et ses yeux prirent une lueur inhabituelle. Ellis la regarda pendant quelques instants sans deviner ce qui se passait, puis réalisa qu’il s’agissait de larmes naissantes. Surprise par cette réaction de Souzi, elle regretta sa dernière phrase.
— Désolée je n’aurais pas dû dire ça, se rattrapa Ellis. Excuse-moi.
Il n’y avait rien à rattraper avec Souzi. Elle n’aimait pas Ellis, et supportait mal sa réussite. La simple évocation de son nom lui rappelait qu’une personne possédait des capacités supérieures aux siennes, et jouirait d’une admiration et d’opportunités dont elle ne pourrait jamais rêver. Ces larmes traduisaient la blessure de son ego, l’unique souffrance que pouvait éprouver Souzi. Les excuses d’Ellis attisèrent cette animosité, nourrie par la combinaison désastreuse d’un amour-propre démesuré et d’un sentiment d’infériorité. La jeune femme voulut garder la tête haute face à ce qu’elle interprétait comme un affront.
— Je n’ai pas besoin de tes excuses, rétorqua-t-elle sèchement.
Ses larmes semblaient avoir disparu si rapidement qu’Ellis se demanda si elles eurent jamais été là.
 
Thomas
   
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   Pensée du jour  :  "Le génie de Mozart, de Picasso, de Joyce, d'Einstein réside dans la multiplication d'une manie, l'amplification d'une tare." ANISSA CORTO - YANN MOIX
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Thomas  /  Sang-Chaud Panza


Les premières lignes du chapitre 15 de Novac Brejnic'.

Le narrateur, nostalgique. Presque.
Citation :

          Papa, tu es ma femme à poil au fond des verres de saké.

          Je te vois, toi et tes sourires rouges ; tes mains, tes paumes fissurées de m’avoir tabassé ; les tendons tendus de tes coudes furieux ; ta peau élastique voire flasque qui, coup après coup, ballotte puis vient reprendre sa place, comme si c’était une habitude, un trajet quotidien, comme si personne n’avait été frappé.

          Je te vois, Papa, dans le fond de mes bouteilles de blanc. Tu blop et tu plop, tu éclates, bulle parmi les bulles qui te portent, te soulèvent et te kidnappent. Elles t’escortent et te déposent, aux sons des glouglous nauséeux de ces orgies tristes et solitaires que, depuis ta mort je m’inflige, au cul de mes verres de trop.

          Je te bois, Papa. Pour t’oublier.  

          Jamais je ne vous oublie longtemps, maman et toi. Perdu dans mes labyrinthiques limbes, il faut toujours qu’un fil d’or me ramène à la maison. A celle où vous n’êtes plus. A celle où d’autres que nous ont mis d’autres variétés de géraniums aux fenêtres, d’autres slips, d’autres culottes à sécher sur l’étendage en plastique, d’autres enfants dans le jardin, d’autres noms sur la boîte aux lettres. Celle où d’autres que nous trois ont pendus en décembre d’autres lutins et Pères-Noël Gifi aux chenaux. Arrive toujours un jour, un matin raide à l’aube, un ivre après-midi ou un soir noir, une nuit morne, où je finis d’oublier.

          La douleur alors m’allonge.


Dernière édition par Thomas le Dim 1 Déc 2013 - 13:25, édité 1 fois
https://debordements.wordpress.com/
 
Flora
   
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Flora  /  Serial Constance killer


Comme Hirsina, c'est davantage pour jouer le jeu que pour récolter des commentaires Smile Ça me fait plaisir de vous montrer un petit bout de ce que j'ai écrit pendant la demi-Nuit ^^

(Espérance plonge littéralement dans un autre monde, accrochée à l'aile de la dragonnette Pénombre. Ses alliés Victor et Mathieu l'accompagnent, entraînés par le dragonnet Orion.)

Citation :

Espérance réalisa qu’elle n’avait jamais écouté de véritable silence. Quand elle s’enfermait dans une salle vide, elle continuait à entendre certains sons de l’extérieur, comme le ronronnement des voitures, lointain, étouffé par les murs et le double-vitrage ; même quand elle parvenait à faire abstraction de ces bruits parasites, elle percevait sa propre respiration. Quand elle plongeait la tête dans son bain, le sang continuait à battre dans ses oreilles, au rythme des battements de son cœur ; et l’eau clapotait autour d’elle, en réponse à son mouvement. Même dans la salle des Elites, qui devait pourtant être une des salles les plus insonorisées du monde, sans compter les bunkers allemands, elle était accompagnée par les craquements du plancher et par les soupirs du vent ; Odmuse disait souvent que la salle était vivante et sensible à leur présence. Mais là...

Là, elle n’entendait rien. Les yeux fermés, elle retenait son souffle. Elle avait l’impression que son cœur avait cessé de battre et se demanda si elle était morte ; elle ne ressentait pas le besoin de respirer non plus. Pénombre nageait avec souplesse, battant des pattes et de la queue. Espérance ne la voyait pas, mais elle sentait le mouvement de l’eau s’enrouler autour de son propre corps. Elles s’enfonçaient de plus en plus... jusqu’à ce qu’elles émergent, comme si elles étaient remontées au lieu de descendre. Stupéfaite, la jeune fille ouvrit les yeux.

Elle distingua immédiatement Orion, Victor et Mathieu à quelques pas d’elles, à moitié sortis de l’eau, trempés et grelottants. L’or du dragonnet étincelait ; et il étincelait d’autant plus qu’autour d’eux, tout était gris et terne.


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