Taliesin a écrit:

Pour ma part cher Mélisande, je ne ferais que te réécrire ce que je te disais au téléphone: l'importance du "hors champs". 
Tout les amateurs de cinéma (autre que de l'hollywoodien pure et dure avec explosions, grosses bagnoles et nichons dans tout les coins de la pellicule) te dirons a quel point ce qui n'est pas a l'écran est important. Le hors champ c'est l'imagination du lecteur qui galope, c'est son petit cerveau qui trépigne et, in fine, c'est son implication qui, de mollement titillé, passe au stade suivant: une attention tendue, proéminente et de longue durée. 
Bref, l'ellipse et l'allusif c'est bon pour le lecteur. 
Un peu comme la pudeur qui ne consiste pas tant a se cacher qu'à cacher le strict minimum

Attention non plus à ne pas tomber dans cette pratique.
Le hors-champ s'utilise avec parsimonie et doit être mûrement réfléchi avant de pouvoir être correctement utilisé. On doit donner les clés au lecteur pour qu'il ait une place à l'imagination sans pour autant compromettre la compréhension.
Le Hors-Champ n'est pas tout le temps utilisé dans le cinéma. Je pense notamment aux Nouvelles Vagues qui ne l'utilisent pas autant qu'on pourrait le croire. Et si c'est du hors-champ ce n'est pas juste pour faire plaisir au spectateur, mais aussi pour le surprendre, lui faire gagner du temps et éviter de l'inutile. Le hors-champ n'est pas une ellipse. Ce qui se passe en Hors-champ est entendu dans le rendu final. Attention à ne pas confondre le saut narratif et le Hors-Champ. Il y'a une grande différence. Mais oui, tu ne dois pas tout dire.

Tu dois aussi penser à la relation :
- le personnage sait, le spectateur sait
- le personnage sait, le spectateur ne sait pas
- le personnage ne sait pas, le spectateur sait
- le personnage ne sait pas, le spectateur ne sait pas

Si tu maitrises ça, alors tu pourras aisément "squizer" des passages.