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 [Nuit 30 mars] Extraits

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Orcal
   
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   Pensée du jour  :  La solitude est la patrie des forts.
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la Nuit du 30 Mars.

• Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
• Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.


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Percale
Charlie Green
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Sunlight

 
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Le saut

La houle s'est grisée sous le vent qui l'effleure,
Délivrant sur le sable un poème d'écume,
Pour les dunes dorées dont s'inclinent les fleurs,
Pour l'oiseau caressant la vague de ses plumes.

Le Poète enivré par les perles de sel
Offre son front serein, comme s'offrent les grèves,
Au doux balancement de la mer éternelle,
Et plonge du rocher, illuminé de rêves.

Quand scintillent les flots, je contemple son âme,
Que berce infiniment le roulis de ses lames.
Le vent sèche mes pleurs, et son esprit m'inonde,

Comme un soleil marin embrasant les falaises,
Disperse les nuées, exalte chaque braise,
Et langoureusement se mire dans les ondes

Deux soleils

Je me suis éloigné des miasmes sans fin
Qu'infuse le ressac de vos âmes souillées.
Et deux soleils souriants comme des séraphins
Versent de l'or vivant en mon esprit brouillé !

Quand s'élève ton front, auguste pyramide,
Où vibrent les rayons de l'astre qui chemine,
Paraissent les splendeurs de ton aura limpide
Et la douceur des flots aux clartés opalines !

Tes prunelles nacrées réfléchissent mon rêve
Qui me baigne en l'iris où fleurit le saphir,
A l'ombre de tes cils, au souffle du zéphyr.

Et le charme berceur des vagues sur la grève,
Éblouie par Hélios en l'éclat de tes yeux,
Envahit tout mon coeur d'un calme mystérieux !

Le chêne

Dans les vastes forêts, quand les ondées ruissellent,
Les feuilles dentelées, où sonnent le cristal
Et l'argent des nuées, en cascade étincellent
Comme les toits flamboient au soleil matinal !

Le chêne silencieux ressent de longs délices
Au frôlement des pluies sur son tronc assoiffé,
Quand très profondément les racines frémissent
Et que secrètement s'émerveillent les fées !

Je me suis allongé dans le creux des racines,
Rêveur et vénérant sous le robuste temple,
Les fruits de vérité de ses branchages amples.

J'ai perçu de mes doigts la sève qui chemine,
La plume d'un oiseau déclinant ses voyelles,
A l'abri de la pluie aux lueurs arc-en-ciel...
 
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Le réveil avait, ce matin-là, la douleur des nuits écourtées. Sur les pavés, les pigeons grouillaient déjà à travers la ville qui sortait d’une effervescente torpeur, comme chaque jour. Mais les jours d’exceptions commencent toujours sur la tonalité tragique du banal. Ici, Strasbourg somnole, Strasbourg klaxonne ; Strasbourg court, Strasbourg bouchonne. Entre les bus et les boulangeries, les écoliers tirent la gueule sur le chemin de leur vie. Charlie Green a peur. Il est fier et se sent fort, mais tremble de l’effroi de sa vie. Aujourd’hui est un jour inconnu. La route vers demain sera longue. Aujourd’hui, Charlie Green va devenir père.

L’histoire aura été longue. Mathilde était une amie de la fac, une soeur, même. Elle avait la beauté forte, la beauté hors des magazines, la beauté qui se ressent, qui respire, la beauté de l’âme qui passe par les yeux. Elle préférait les filles. Elle et Charlie étaient vite devenus très proches après s’être rencontrés sur les bancs de l’amphithéâtre délabré de l’Université.
Un soir, elle lui avait envoyé un texto qui disait : «J. m’a quittée. On peut aller boire un verre ? J’ai besoin de compagnie.» ; Charlie avait bondit hors de chez lui. Ils passèrent la soirée dans un pub, à se payer des coups à boire en se racontant leurs fraîches ruptures respectives. Les pensées, les gorges et les verres se vidaient dans l’obscurité ténue des boiseries grasses du pub. Vers une heure du matin, la fatigue et l’ivresses se cognèrent au besoin de rentrer. Mathilde n’habitait qu’à deux pas et Charlie la raccompagna, elle encore un peu triste et très titubante. A un arbre en bas de chez elle, elle vomit. Il lui tint les cheveux, et décida, une fois la chambre atteinte, de dormir avec elle pour être sûr que la nuit se passe sans encombre, comme une mort par asphyxie dans son propre vomi. Entre les deux nouveaux célibataires arriva ce qui devait arriver, malgré l’homosexualité de Mathilde. Ils regrettèrent immédiatement d’avoir couché ensemble, et elle mit quelques jours avant d’oser lui reparler, et lui avait beaucoup souffert de cet éloignement imposé. Ils en parlèrent et tout redevint comme avant, à ceci-près qu’ils avaient un nouveau sujet d’amusement. Suite à quoi, les aléas des relations les éloignaient par alternance de leur cercle d’amis communs, mais toujours ils restaient en contact, liant une amitié solidifiée par le temps. Il trouva un poste de professeur à la fac, et elle un emploi de bureau dans un service de la culture, à la mairie de la ville. Sur certains projets, ils étaient amenés à travailler ensemble, mais n’attendaient pas ce genre d’occasion pour dîner à trois, avec la nouvelle compagne de Mathilde, Cecile, qu’elle avait rencontré au boulot. Avec elle, ça commençait à devenir sérieux ; en attendant la réforme, elles parlaient déjà de mariage.
 
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Le vent se levait et de lourds nuages s’amoncelaient au loin, menaces d’une tempête à venir. Cassandre, une larme farouche à l’œil, regarda son époux, si mortifié qu’il semblait avoir revêtu l’habit d’un cadavre. A la droite de ce dernier, la jeune Elise semblait plus intéressée par le fils du duc de Rive-Boisée, qui répondait timidement à ses œillades, le rouge aux joues, que par la cérémonie mortuaire qui les avaient tous réunis dehors en ce temps maudit. Cassandre ne détacha son regard de la jeune fille que lorsqu’elle croisa le sien et fut certaine qu’elle avait compris le message. La jeune femme ne comprenait pas comment elle pouvait afficher un tel comportement alors que son frère ainé venait de mourir. Était-elle si mauvaise que même la mort d’un proche ne pouvait l’atteindre ? Elle refusait de le croire. Elise n’était qu’une adolescente, à peine âgée de douze ans, et probablement vivait-elle son chagrin différemment, tout simplement.

« Le prince héritier Kendall entame maintenant son voyage vers le soleil, terre des dieux, pour ne faire plus qu’un avec l’énergie du monde. Levons nos mains au ciel et encourageons-le à monter toujours plus haut, qu’il sente notre amour lui donner ses ailes, que nos souvenirs de sa personne imprègnent son âme et l’empêche de s’éparpiller en confusion. »

La petite foule se leva aussitôt, mains et yeux au ciel, malgré la pluie qui commençait à tomber en petites gouttelettes. Cassandre, le cœur lourd malgré qu’elle ne connut pas très bien le prince, rassembla les quelques souvenirs qu’elle avait de lui et sentit les larmes lui monter aux yeux. Quelle perte pour le royaume ! C’était un jeune homme si intelligent, si sage ! Son père, le roi Ermest, parlait souvent de lui à sa nouvelle femme comme d’un élément majeur à la prospérité du royaume et à la victoire contre Seyarwik. Kendall était son favoris, c’était clair, mais voilà qu’il mourrait et que le roi était confronté à un imprévu de grande envergure. La guerre était tout près depuis qu’Enaway, dirigé par ce traître de duc Bonfoi, avait joint ses forces aux Seyarnais, et la perte de l’héritier de première ligne venait de faire tomber la pierre déjà branlante qui établissait un mur entre simple crainte et panique. Le peuple ne tarderait pas à se soulever, s’il découvrait que sans Kendall et son don pour la diplomatie qui avait légèrement calmer les foudres des Seyarnais, la guerre risquait de ne plus être une simple menace d’usage.

Depuis très longtemps, le royaume d’Orlys et celui de Seyarwik étaient en conflit, mais il était alors question de guerre froide, et personne ne craignait vraiment l’évolution militaire des Seyarnais qui, selon certaines sources obscures, possédaient des armes puissantes et destructrices que nul ingénieur Orlysien n’arrivait à reproduire. On disait qu’ils possédaient des catapultes qui ne propulsaient non pas une, mais deux immenses roches enflammées, et que leurs épées aussi possédaient le même enrobage. Magie ou technologie avancée ?
 
Percale
   
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Percale  /  Clochard céleste


Allez, voici 488 mots:

Le dirigeable « Joséphine de Beauharnais » fut en vue des côtes bretonnes trois heures avant l’aube. Les passagers ne seraient réveillés que dix minutes avant d’être en vue du château de Versailles : l’armateur et organisateur du voyage ne voyait aucun intérêt à montrer à ses précieux clients les côtes déchiquetées et les agglomérations urbaines ruinées des provinces.

Pour l’heure, Dalilah Dashwood dormait profondément dans sa confortable cabine, contigüe à celle de ses parents.

Monsieur et Madame Dashwood avait patiemment économisé pendant quinze ans pour s’offrir ces luxueuses vacances, une petite croisière en dirigeable, puis quinze jours dans le plus grand parc d’attraction au monde, Paris. Pour cette occasion exceptionnelle, ils avaient réservé un voyage haut-de-gamme, avec cabines individuelles et arrivée en haut de la tour Montparnasse et petit déjeuner panoramique sur place , puis réservation à l’hôtel Lutétia, au 20ème siècle, avec possibilité de changement d’époque avec supplément, le costume années 40 de base fourni dès la croisière, puis séance d’essayages personnalisée pour le trousseau complet dans au Bon Marché. Le guide était à choisir sur place, prix suivant les options retenues.

Vingt minutes avant qu’un avertissement du commandant de bord n’éveille les passagers, Dalilah tournait sur elle-même, sanglée dans un tailleur vert très ajusté et coiffée d’un bibi qui lui paraissait du plus bel effet.

Cela faisait deux jours et deux nuits qu’elle trépignait d’impatience, lorgnant dehors, ne pouvant distinguer autre chose que les éclats aveuglants du soleil sur l’armature renflée du zeppelin et une mer de nuages. Quand elle s’en lassait, elle allait brancher son port personnel sur l’ordinateur central et discuter avec ses amies. Il y avait eu toutes les effusions possibles et imaginables pour des adolescentes ; pendant quinze jours, Dalilah n’aurait plus accès au réseau. A Paris, personne n’y avait accès, ça faisait partie du dépaysement.

Pour l’heure, après avoir compulsé des images d’époque sur le terminal couplé à sa coiffeuse, Dalilah s’essayait à un maquillage façon Marlène Dietrich, à l’ancienne, avec un bâton de rouge fragile et qu’elle dut repasser plusieurs fois en s’en mettant, au passage sur les dents. Ca la changeait des tatouages éphémères.

Elle avait par contre renoncé aux bas couture et porte jarretelles authentiques, ainsi qu’à la gaine et à tous les harnachements intimes et peu pratiques.
Pour la gaine, sa chirurgie annuelle était récente et il existait, pour les touristes des sous-vêtements soyeux qui remplaçaient avantageusement les dessous inconfortables de l’époque. Dalilah se demandait bien pourquoi les parisiennes s’obstinaient à porter ces carcans irritants.

Elle plaquait maladroitement un trait de liner sur l’extérieur de son œil quand la voix annonça qu’on serait en vue du château de Versailles sous peu, et que les passagers qui les souhaitaient étaient invités à une collation façon 18ème sur le pont supérieur.

Dalilah Dashwood ignorait, et l’aurait-elle su qu’elle n’y aurait pas prêté la moindre attention, qu’ils n’y avaient pas que des touristes à bord du Joséphine de Beauharnais.
 
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Citation :

Quand Jean sort il est toujours bougon, et quand il rentre il est abattu. Encore plus ce matin. Il n’a même pas prit de plaisir à s’en griller une, ça ne passait pas. Peut-être les crevettes d’hier ou quelque chose dans l’air…Là il le sent, comme un parfum qui flotte sur le pallier, une odeur âcre qui le prend à la gorge, lui pique le nez, et l’étouffe quand il passe le pas de sa porte ? Aseptisé de vie par eau de Javel, et c’est Annie qui régale, éponge dans la main gauche, pschitt dans la main droite et œil avisé de l’experte. Chaque matin, un huit à onze intense. Même le dimanche : pas de répit pour les braves ! Rien qui dépasse, surtout pas, chaque chose à sa place et une place pour chaque chose. L’improvisation, le hasard ? Grand dieu, non ! Et puis s’agit pas de trainer dans les parages et de contrarier la maîtresse des lieux. Jean le sait bien et il n’oserait pas, trop longtemps qu’il a renoncé à émettre la moindre objection. Oh, il a bien essayé de lutter un peu pour la forme, sans grande conviction, préférant arrondir les angles. Tant et si bien qu’ils sont devenu aussi lisse que lui. Qui se déchausse mécaniquement, discipliné et obéissant tel le chien qui a rejoint son panier.

— Mais qu’est-ce que c’est que cette tête ?!

Jean s’interroge, peut-être forcer son sourire ? Mais vite et pas trop appuyé, sinon elle pourrait encore trouver à y redire.

— T’es tout palot ! Me dit pas que tu couves quelque chose ? Approche par là pour voir…

Annie se hisse sur la pointe des pieds, colle sa joue sur son front comme on le fait pour les petits enfants. Une de ses mèche échappée vient jusqu’à lui chatouiller le nez, alors il incline encore un peu la tête sans réfléchir, l’instinct du souvenir quand il pouvait fourrager dans son cou. Elle est belle encore Annie, mais elle est tellement froide que parfois il oublie. Il oublie l’amour et puis ses yeux, ceux des débuts évidement, quand ils savaient encore rire à ces bons mots qu’il n’a plus, et puis parler et dire toutes ces choses qui ne se prononcent pas. C’est loin maintenant. Mais ce parfum mélangé à l’odeur de sa peau et même celle de sa sueur le ramène vers hier. Bercé de nostalgie il laisse ses mains errées jusqu’à effleurer cette hanche, si près et si loin à la fois.

— Non. T’as rien du tout ! Allez viens à la cuisine je vais te servir quelque chose à boire, tu vas me raconter ta matinée.
 
Zaou
   
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Zaou  /  Gloire de son pair


Voici mon extrait d'hier. Si vous avez des conseils n'hésitez pas !

Citation :
La journée s'annonçait radieuse : le vent des îles, le Suet, parfumait l'air et le soleil brillait dans l'azur ; cela n'adoucit pourtant pas l'humeur de Kitaine. Ses jours dans la rue étaient comptés, les enfants y étaient tolérés mais, dès qu'ils atteignaient douze ans, les Justes les embarquaient dans les milices soumises. Ils en faisaient des esclaves conditionnés à obéir, à suivre à la lettre la Vision suprême, le livre sacré de la Luminosité ; les malchanceux étaient envoyés aux travaux forcés tandis que les autres devenaient les larbins des executores. Seul le fait que Kitaine était petite pour son âge l'avait préservée jusque là, il suffisait qu'elle grandisse un peu... les alternatives étaient de faire la canaille pour le grand mègue ou de rentrer au bordel. Il fallait qu'elle trouve une solution rapidement, elle pouvait sûrement mettre à profit cette bourse pleine qu'elle avait récupérée, mais comment ?
Elle penserait à ça plus tard, c'était l'heure du marché. Depuis la mort du Fouineur c'était elle qui rabattait pour le regrattier ; en échange elle avait une portion de nourriture pour le midi.

Ce fut une journée comme les autres, sa nouvelle richesse ne changea en rien ses activités. Elle fit le marché, tria les poubelles avec la bande, négocia le charbon de bois collecté, puis passa le reste de l'après midi à tendre la main. De temps à autre, elle repensait au vieillard qu'elle avait secouru la veille, et à son butin. Comment l'utiliser pour échapper aux Justes ? Pour éviter la pègre et le tapin ? Les plans qu'elle échafaudait les uns après les autres lui promettaient tous un avenir radieux, mais aucun d'entre eux n'était réaliste. Elle n'arrivait pas à s'extraire de sa nature d'enfant des rues, elle n'imaginait pas une autre existence. Depuis que sa mère était morte c'était tout son monde, sa vie.
Le soir approchait. Alors qu'elle quittait les Halles pour retourner au bordel, elle se prit à penser à sa mère. La façon qu'elle avait de la prendre tout contre son ventre pour dormir la nuit, son sourire douloureux lorsqu'elles portaient les panières à linge au lavoir, son agonie enfin, au moindre répit que lui laissaient ses horribles quintes de toux elle lui murmurait d'inépuisables mots d'amour, cependant plus faibles de jour en jour. Kitaine l'avait pleuré de toute les larmes de son corps ; ces six dernières années, ses yeux étaient toujours restés secs.
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