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 [Nuit 20 avril] Extraits

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Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la Nuit JE du 20 avril.

Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.

Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici.
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Extrait n°1 - Recorrection.

Hématomes, chapitre 1. (J'ai peur que mon style soit trop lisse)
Citation :


Dans ce monceau de forêt, la nature affichait son côté le plus cruel. Les plantes s’affrontaient sans relâche. Du lierre livrait bataille contre les marronniers : ses vrilles s’enroulaient autour des troncs et les étranglaient jusqu’à faire éclater l’écorce. La sève coulait le long du bois puis gouttait sur les feuilles des buissons, couvertes de chenilles ; des racines sourdaient de la terre et repoussaient toute végétation.

Un souvenir heurta l’esprit de la jeune fille. Elle revit son précepteur, qui lui enseignait les Belles Matières durant son enfance, son intérêt pour les peintures célèbres, l’illustre biographie de leurs auteurs. L’attention de Liliane avait été attirée par une toile en particulier. Celle-ci avait été réalisée par un philosophe, qui s’était essayé à l’art pour poser ses pensées autrement que dans un livre.

L’œuvre, abstraite, confectionnée avec un parfait équilibre entre les formes géométriques et les couleurs, superposait l’image de l’homme à la nature. Et en dessous, une phrase perchée sur un bout de toile blanche s’opposait aux tendances anticonformistes du siècle, celles clamant que les humains exploitaient pour leur seul profit une partie trop grande de la planète.

‘’L’être humain est le prolongement de la nature, pas son opposé’’.


Extrait n°2 : Premier jet

C'est un texte un peu nawak et un peu cliché qui se veut (très) légèrement poétique (ce qui implique, au cas où vous ne l'auriez pas compris, un style plus spécifique).

Citation :
Tu vois, Lidia, le monde est une série d’images aux crayons enfantins que je peux modifier avec un petit bout de craie. Et quand je veux, je peux ; je gribouille quelques cercles, juste comme ça.

Dans cette chambre, on ne rentre pas nous deux. Alors j’écarte un peu les murs triangles avec une ligne et je te prends la main. On entre. Je dessine avec ma craie un petit matelas par terre, avec des cousins un peu partout. Et je t’invite dessus, tu t’assois avec moi et tu ris, tu ris surtout.
Je peins des oiseaux et des plaines aussi, je peins des montagnes et des chevaux qui s’envolent dans un souffle aussi long que l’éternité. Après je fais une fleur, qui se pose sur ta joue et mais disparait : il reste un pétale dans tes iris. Je chuchote des mots à ton oreille, et tes mèches de cheveux s’écartent quand je m’approche trop.
C’est toi que je veux, Lidia, une peau nue qui glisse sous mes doigts. Des milliers de lèvres près de mes yeux. Je veux le matelas contre mon dos et toi au-dessus peut-être.

Tu as compris. Dans un silence tu quittes tes vêtements trop fiévreux et tu te penches et tu respires fort. Ne t’inquiète pas. De ma craie, je retrace tes seins, ton ventre, tes hanches et même le reste ; tu as des lignes blanches sur tout ton corps. Je change tes cercles en courbes et je remplis tes creux.
Tu es plus belle comme ça.

(…)

C’est ma volonté qui te relie au reste de l’univers aussi surement qu’elle te relie à moi. Si j’étais un homme, tu serais ma femme ; si j’étais une femme, tu serais ma femme. Je nous accorderais toujours avec ce bout de craie, pour naïf qu’on soit.
 
Penpen
   
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Penpen  /  Blanchisseur de campagnes


C'est une petite transition entre deux scènes.
Dans l'histoire, une grande manifestation nommée manifestation de l'Insatisfaction est organisée ce premier janvier. Et ceci est une sorte de passage narratif de l'auteur, qui fait le bilan et qui introduit la prochaine scène (j'adore faire ça, sortir de mes personnages pour regarder plus global).
Bref, si vous n'avez pas compris, lisez.

Citation :
Extrait

Quelques jours plus tard, une nouvelle année commença. Un grand cru pour tous. Les diseuses de bonne aventure y mettaient toute leur bonne volonté pour le dire : ces douze mois seraient des mois de changement. Car pendant près d’un an, des candidats allaient se battre pour obtenir leur siège dans le Palais, et ainsi accéder à la plus haute fonction promise par l’Etat. Même si la majorité de la population savait quelle serait l’issue du scrutin, elle continuait d’espérer qu’un renouveau réanimerait Totoskia. Le parti capitaliste n’avait pas fait tomber le pays dans les abysses de la finance, mais il n’avait pas fait grand chose en échange pour élever la puissance en haut des montagnes de la prospérité.
Ainsi, les voyantes ne voyaient peut-être pas si mal, car un vent de révolte soufflait sur le pays. Presque cinquante ans après la naissance du régime sous influence capitaliste, les gens voulaient du sang neuf, une autre vision du pays. Et ce jour-là, le premier Janvier 2059, le parti conservateur semblait en mesure d’offrir ce renouveau.
 
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Invité  /  Invité


Pas inscrite, mais j'ai écrit un nouveau chapitre hier soir
Donc extrait des Yeux du Nouria.
Séance très féminine entre Nouria, la jeune Palestinienne et Rachel, son amie américaine, médecin dans le camps de réfugiés.

Citation :
« Attends, je vais essayer toute seule ! Ca fera peut-être moins mal ! »
D’une main maladroite, Rachel étalait la pate sur son mollet droit.
Son cri de douleur se perdit dans un rire. Nouria dut l’aider à terminer le travail, riant elle aussi. Mais du bruit derrière le drap qui les abritait les incitèrent au silence. L’intrus ou l’intruse repartit et les deux jeunes femmes à moitié nues, pouffèrent comme deux adolescentes espiègles.
Nouria s’attaqua à ses propres cuisses. Assise sur un petit tabouret de bois, la position n’avait rien de très seyante. Elle rit encore sous le regard amusé de son amie qui s’étonna une nouvelle fois :
« Et tu fais ça partout ? »
Elle hocha la tête : le soir de leurs noces, les femmes se devaient d'être imberbes, des poignets aux chevilles, le moindre poil impitoyablement traqué, épilé.
« Et… là aussi ? grimaça Rachel.
– Surtout là ! »
La première fois que Nouria avait vu l’Américaine nue, elle avait constaté cette différence culturelle, et pileuse, fondamentale. Là où Rachel arborait une toison noire fournie, elle s’acharnait à en chasser la moindre boucle rebelle. Que Kalil l’ait vue sans qu’elle n’ai pu se livrer à ce rituel purificateur l’avait d’ailleurs gênée, presque mortifiée. Elle n’en avait rien dit, honteuse, alors qu’il la déshabillait. Mais le jeune homme n’avait pas semblé choqué par ce qu’il avait vu. Il avait même joué du bout des doigts dans cette forêt naissante.
Elle s’était un peu détendue. Loin d’être dégouté, Kalil ne paraissait pas avoir trouvé cela sale. Plutôt amusant. Et peut-être même un peu fascinant si elle se fiait à la lueur de ses yeux la première fois qu’il lui avait baissé ses jupons.
Les garçons étaient parfois très étranges, songeait-elle soudain.
Elle préférait se sentir lisse et imberbe à cet endroit. Propre.
« Ça doit faire un mal de chien ! » remarqua Rachel.
Nouria haussa les épaules.
Pas tant que ça. Tout dépendait du doigté de celle qui officiait. Son amie Loubna était si habile, que la brulure ne durait guère plus qu’une demi-seconde. Très demandée, en deux ou trois gestes rapides, sans trembler, elle rendait donc à ses amies ce petit service.
Le faire soi-même relevait par contre du masochisme !
Et puis non, s’épiler n’était pas l’aspect le plus craint et le plus redouté des jeunes filles à la veille de leur mariage. La séance du henné effaçait ces petits désagréments pour parer leurs mains et leurs pieds de jolis motifs.
Non, les futures mariées craignaient une toute autre douleur ce jour-là.
Les femmes en parlaient entre elles. Parlaient du sang.
Nouria frissonna.
Ses mains cessèrent de s’activer sur ses cuisses devenues rouge vif.
« Je ne veux pas me marier ! » avoua-t-elle soudain dans un sanglot.
 
Leelabai
   
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Leelabai  /  Barge de Radetzky


1er jet
Extrait tiré d'un pavé normalement, j'ai essayé de couper le mieux possible.
C'est un dialogue entre un ministre et un de mes personnages principaux, Philip.

Citation :
Je me concentrai plus et démarrai enfin. Zigzagant entre les véhicules, commettant une bonne centaine d’infractions au code de la route, j’arrivai enfin. Le trajet me parut un million de fois plus long que d’habitude, pourtant j’arrivai à l’heure exacte de mon rendez-vous.

J’entrai par une porte oubliée du Quai d’Orsay. Le ministre m’attendait dans son bureau. La jeune femme habituelle me fit patienter les quelques secondes habituelles dans l’antichambre habituelle avant de prononcer la phrase habituelle sertie de l’habituel sourire éclatant.

- Monsieur le ministre vous attend.

Je bougonnai l’habituel merci et entrai dans le bureau. Le ministre ne me noya pas de ces habituelles salutations. Il était visiblement en colère. Sûrement à cause de mon comportement de la veille.

Juste après le départ de Nawel, j’avais eu un entretien d’ordre privé avec lui. Je lui avais exposé les raisons de mon comportement. Même avec mes excuses et mes explications, il semblait encore être en colère. J’étais peut-être en tords mais il n’avait pas intérêt à garder ce comportement toute la matinée. Sinon je partirais et il n’aura plus qu’à négocier ses accords avec ma mère lors d’un pompeux voyage diplomatique qui lui coûterait énormément d’argent et par-dessus tout qui lui coûterait la discrétion dont il avait tant besoin.

- Vous n’êtes pas sans savoir, cher monsieur que vous avez besoin de moi.
- Votre nation a aussi besoin de moi.
- Vous nécessitez plus notre collaboration, que nous la vôtre.

Je marquai un point et il le savait. Il se détendit et adopta un ton mielleux.

- Bien ne nous fourvoyons pas. Je ne cherche nullement la querelle. Je veux juste être sûr de votre capacité à voir ce qui est dans votre intérêt. Et frayer avec cette stagiaire, qui m’était inconnue jusque hier n’est pas dans votre intérêt.
- Cela ne vous concerne pas. C’est une amie que je connais de longue date. Votre politique et vous ne m’empêcheront pas de fréquenter qui bon me semble.

J’espérai qu’il n’avait pas cherché loin dans le passé de la jeune femme. S’il l’avait fait, il saurait que je bluffais.

- Cette femme n’est personne. Elle ne travaille même pas au ministère.

Je levai un sourcil. Il avait piqué ma curiosité.

- Je vous surprends, n’est-ce pas ? Cette fille n’est là que grâce à un coup de chance. Elle était aux archives du ministère, à La Courneuve, quand on a eu besoin d’un stagiaire ici. Mon secrétaire d’Etat l’a prise en pitié et lui a donc offert cette place.
- Secrétaire qui est son maître de stage et qui dit-on prend pas mal de décisions pour le gouvernement.

Ce fut au ministre de paraître surpris. Je me demandai si je n’en avais pas trop dit.

- Elle n’est pas sa protégée. Il l'a choisi parce qu'elle est d’origine arabe, nous devons refléter l’ethnicité du pays, même si tout le monde n’est pas forcément d’accord.

Un brin raciste, le ministre ?

Je devins sûr d’au moins une chose grâce à ses paroles, Nawel était bien la protégée du secrétaire d’Etat des Affaires étrangères. J’étais donc sur la bonne voie quant à la réussite de ma mission.
 
   
    
                         
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