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 L'écriture et le silence.

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Hoegaarden
   
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Hoegaarden  /  Bile au trésor


Sous ce titre un peu euh, pauvre (?) j'aimerai évoquer des problèmes comme le manque d'inspiration ou les dizaines de pages supprimées purement et simplement s'ils en sont (des problèmes) et déterminer si possible la mesure du silence dans les écrits.
Le silence est ce que la parole ne peut pas taire (parole ici signifie écrit).
Pensez vous, comme moi, qu'une période d'abstinence est nécessaire pour débrider l'imagination, ou pensez vous, à la manière d'un artisan, qu'il faille reprendre sans cesse et sans cesser ces phrases pour aboutir à quelque chose de potable ?
Ce sujet pourrait se résumer par :
A quel moment est-vous satisfait de ce que vous avez écrit ?
Et,
Comment mesurez vous votre besoin d'écrire ?
Il y a-t-il des sujets qui vous paraissent inabordable, non par une quelconque éthique (cad, écrire sur un sujet c'est inévitablement le défendre, je me refuserai toujours à écrire sur l'inceste) mais parce que vous vous sentez incapable de l'écrire correctement ? Et dans ce cas, comment faites vous murir l'idée ?

Enfin, question principale, comment taisez-vous un sujet dans vos écrits, et pensez vous que ce silence le serve (le sujet) ou le desserve ? (Nommer une chose est la voici réalisée ?)

En clair, doit-on tout dire ? Par exemple, deux personnages reliés par tout un tas de non-dits (exemple bateau : ils aimaient la même fille sans se l'être jamais dit à la fac), pour le bien du récit et de la lecture, doit-on (écrivain ou narrateur) nommer explicitement ces non-dits ou bien les laisser en leurs états ?

Peut être que cette question demande une forte conceptualisation, navré si je n'ai pas été clair.

Pour y répondre, je dirais que je préfèrerais laisser les non-dits en leurs états mais mon expérience d'écrivain n'étant pas parfaite et mon expérience de lecteur ne l'étant pas non plus, j'aimerai vos avis.

Quelle est la part du silence dans les écrits ?

Une dernière précision et j'en aurais fini avec le principe de précaution, il ne s'agit pas de dire des choses comme "il faut gueuler pour se faire entendre" ou "il faut tout dire avec ces tripes", puisqu'il ne s'agit pas ici, nécessairement, de dénoncer ou de pointer quelque chose, quelques défauts.
Quelle est la part de nuance et de subtilité (dosage) à avoir dans les écrits ? (je dirais qu'il ne s'agit pas non plus d'un "bon" style enfin.)

Merci.
(PS, le titre est pauvre, ainsi que le sujet, car il n'évoque pas tout ce que j'aimerai évoquer, j'en suis incapable d'ailleurs. (Ceci explique peut être cela.))

Une question plus simple peut être, à quel moment écrivez vous, à quel moment vous dites vous c'est bon, je me met devant mon pc et j'écris ?
 
liibelul
   
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liibelul  /  Barge de Radetzky


J'écris seulement quand l'envie est là ... Autrement il n'y a pas grand chose de bon qui sort (déjà qu'en temps normal, c'est pas gagné). ^^

Je pense également que quand on écrit il faut savoir prendre des pauses, laisser reposer, réfléchir, prendre du recul, pouvoir chercher des idées nouvelles..
Ce qui n'empêche pas non plus de reprendre les phrases pour les retravailler.

Quand à savoir ce qu'il faut dire ou pas, c'est vrai que tout est dans le dosage, qui peut être assez difficile à déterminer ... Peut être que le meilleur moyen de savoir si l'on en a suffisamment dit tout en laissant des informations sous silence, c'est de choisir des lecteurs et de recueillir leurs impressions ...

 
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Nyra  /  Celle qui roxait du caribou


J'écris quand j'ai envie d'écrire, donc quand je suis à la fois en train de mourir d'ennui et vaguement triste. Ça ne m'est jamais arrivé de supprimer des pages entières en me disant que ça ne vaut rien, parce que généralement, je le sais d'avance et j'arrête bêtement d'écrire pour aller me dessiner sur les poignets avec un couteau.

Blague à part, je dois aussi dire que je me relis à peine, c'est un concept qui m'est très étrange (ce qui ne veut pas dire que je n'en aurais pas besoin, loin de là).

À force de reprendre des phrases, j'ai la bizarre impression qu'on en perd l'essence. Mes textes résultant souvent de mon humeur du moment, j'aurais du mal à me replonger dans l'état d'esprit qui m'a permis d'écrire ces lignes, ce qui risquerait de donner au truc une vague saveur artificielle.

La méthode de l'artisan, donc, très peu pour moi.

Pour ce qui est des non-dits, je suis particulièrement cliente. L'évocation est une méthode qui porte généralement ses fruits.

Fin du post égocentré.
 
Hiendi Mond
   
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Hiendi Mond  /  Maîtrise en tropes


Citation :
Pensez vous, comme moi, qu'une période d'abstinence est nécessaire pour débrider l'imagination, ou pensez vous, à la manière d'un artisan, qu'il faille reprendre sans cesse et sans cesser ces phrases pour aboutir à quelque chose de potable ?
Non, une période d'abstinence ne me semble pas nécessaire. L'inspiration vient de notre vie, si notre vie est très riche pendant un long moment, l'inspiration restera. Et oui, si je ne suis pas très contente de mont ravail, je fais "l'artisan"

Citation :
A quel moment est-vous satisfait de ce que vous avez écrit ?
Quand je sens qu'à travers mes écrits, il y a quelque chose qui passe. Ou quand je reçois une critique positive, sincère, et sensée.
Citation :
Comment mesurez vous votre besoin d'écrire ?
A l'envie qui me prend et me dérange, me criant intérieurement d'aller griffoner quelques mots sur un bout de papier

Citation :
Une question plus simple peut être, à quel moment écrivez vous, à quel moment vous dites vous c'est bon, je me met devant mon pc et j'écris ?
j'écris un peu partout, sur un cahier. Et je me mets devant mon pc quand je peux, pour recopier et retravailler. Mais niveau écriture, j'écris quand une idée me vient à l'esprit pour continuer, ou quand je n'ai rien d'autre à faire, quitte à repasser dessus par la suite...
http://diane-mond.kazeo.com/
 
Hoegaarden
   
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Hoegaarden  /  Bile au trésor


En fait, la question principale n'a pas été évoquée, quel "silence", vous refusez vous d'aborder à l'écrit ?
Bon j'ai bien conscience que la question n'est pas évidente.
Disons alors, de quels angles abordez vous les thèmes que vous ne souhaitez qu'évoquer ?
Quels "vides" laissez vous dans vos écrits ? (Et comment les lisez vous si vous y avez déjà été confrontés ?)

Je vais poser ma question en termes clairs, je dois relier deux personnages très fortement, par un non-dit conséquent. J'ignore alors à quel degré je dois l'évoquer.
Ce sera sous la forme d'un flash-back mais dois-je l'informer pleinement ou laisser une forme vide, et tourner autour ?

Navré d'avoir détourné ma question initiale qui avait plus de portée que ce simple utilitarisme. (il n'y avait pas que ce silence là dans ma question originale mais bon.)

Sinon, on peut aussi penser au mensonge par omission, c'est lié.

Je ne peux malheureusement pas être plus précis, je ne voudrais pas influencer vos réponses.
Et je peux donner l'impression de me servir de vous mais, encore une fois, je crois que ma question première, dépasse mon simple soucis technique.

Merci. (ou désolé je ne sais pas.)
 
Armss
   
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Armss  /  Tycho l'homoncule


Citation :
A quel moment est-vous satisfait de ce que vous avez écrit ?

Quand on me dit que c'est parfait.

Citation :
Comment mesurez vous votre besoin d'écrire ?
Quand je vois plus la réalité, et que je ne vois que l'intérieur de ma tête. Là je pars écrire tous les délires de mon esprit, et en vitesse avant de les oublier.

Citation :
Il y a-t-il des sujets qui vous paraissent inabordable, non par une quelconque éthique (cad, écrire sur un sujet c'est inévitablement le défendre, je me refuserai toujours à écrire sur l'inceste) mais parce que vous vous sentez incapable de l'écrire correctement ? Et dans ce cas, comment faites vous murir l'idée ?

Sur la religion. D'ailleurs, dans mon dernier bouquin qui faisait pas loin de 1 million de caractères, je n'ai même jamais dis dans un dialogue ne serait ce que "ho mon dieu!". C'est pour dire...

Citation :
Pensez vous, comme moi, qu'une période d'abstinence est nécessaire pour débrider l'imagination, ou pensez vous, à la manière d'un artisan, qu'il faille reprendre sans cesse et sans cesser ces phrases pour aboutir à quelque chose de potable ?
Dans la logique absolue : Une période de silence est obligatoire.
L'artisan lui-même doit s'arrêter et ne peut pas reprendre sans cesse : S'il a percé le cuivre comme un gros goret avec son chalumeau, il pourra pas ré-inventer la matière derrière. Il s'arrête. Il réfléchit. Et il recommence différemment.
Quand on écrit sans s'arrêter, on finit par faire quelque chose qui ne va pas nous plaire, même si c'est minime. On a forcément besoin de recul et de temps pour s'en rendre compte.
Et j'y crois d'autant plus en lisant la réponse de Nyra "J'écris quand je suis pas forcément bien". Bah, quand ça va mieux, des fois, on se dit que c'était ridicule ce qu'on a écrit lorsque l'on était pessimiste. Enfin, il me semble.
 
Le Condor des Andes
   
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Le Condor des Andes  /  Rapace du monde


En règle générale, je n'aime pas en dire trop dans mes nouvelles, être trop explicite. J'admire aussi beaucoup les écrivains qui savent avancer "masqués", qui ont une écriture subtile dont l'interligne est plus riche que la ligne elle-même. Mieux vaut quelques petites touches bien placées, des suggestions plutôt qu'un tableau en couleurs trop vives, aux contours trop épais, aux détails grossiers. Et c'est aussi un challenge : "arriverai-je à déceler tous les indices ?" et dans l'autre sens : "arriverai-je à faire passer l'idée sans l'annoncer directement ?"

Après, il y a aussi toute une partie de manipulation avec l'écriture. Instiller des idées précises sur un personnage simplement par le ton qu'il utilise dans les dialogues, ou encore en répétant régulièrement une difformité faciale, jouer en quelque sorte avec les capacités de déduction et les stéréotypes inconscients du lecteur.

L'ellipse peut aussi être un moyen d'évoquer quelque chose qu'on ne maitrise pas réellement. En tant que lecteur, ça peut être à la fois frustrant et motivant. A contrario, les descriptions crues de violence, de sexe ou de ce qu'on fait habituellement passer par une ellipse peuvent avoir leur raison d'être, en provoquant chez le lecteur un sentiment précis, en l'amenant là où on le veut, voire en le confondant. Une scène de viol écrite de manière à exciter le lecteur, par exemple...

Oui, il y a des choses que je n'écris pas parce que je ne m'en estime pas encore capable ; il y a des choses que je n'écrirai probablement jamais pour cela. L'idée ne suffit pas, là il est question de savoir l'écrire, le décrire... c'est une question de technique d'écriture. Certaines choses doivent être vécues aussi, directement ou indirectement, pour être décrites ensuite avec un minimum de vérité. Ce n'est pas pour rien si de nombreux écrivains en herbe ne jurent que par la fantasy (à tord, selon moi). C'est un genre qui demande finalement peu d'expérience de vie, si on prend la fantasy pour ce qu'elle signifie en anglais, un fantasme...
 
Hoegaarden
   
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Hoegaarden  /  Bile au trésor


Merci.
 
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Citation :
En clair, doit-on tout dire ? Par exemple, deux personnages reliés par tout un tas de non-dits (exemple bateau : ils aimaient la même fille sans se l'être jamais dit à la fac), pour le bien du récit et de la lecture, doit-on (écrivain ou narrateur) nommer explicitement ces non-dits ou bien les laisser en leurs états ?
Y'a pas de recette miracle toute faite, mais faut faire gaffe quand même à ce que le lecteur comprenne...
Ce qui n'est pas dit (ou évoqué d'une façon ou l'autre) pour le lecteur, ça n'existe pas...
Je me suis retrouvée confrontée à ce problème dans les yeux de nouria, avec une scène de toilette que les lecteurs ne comprenaient pas, parce qu'ils ne connaissaient pas la confiance préexistante entre les deux personnages... Maintenant, il ne s'agit pas de dire "elle avait confiance en lui et le laissa faire". moi j'ai utilisé les flashbacks pour remédier à ça...

Le Condor a écrit:
En règle générale, je n'aime pas en dire trop dans mes nouvelles, être trop explicite. J'admire aussi beaucoup les écrivains qui savent avancer "masqués", qui ont une écriture subtile dont l'interligne est plus riche que la ligne elle-même. Mieux vaut quelques petites touches bien placées, des suggestions plutôt qu'un tableau en couleurs trop vives, aux contours trop épais, aux détails grossiers. Et c'est aussi un challenge : "arriverai-je à déceler tous les indices ?" et dans l'autre sens : "arriverai-je à faire passer l'idée sans l'annoncer directement ?"

Après, il y a aussi toute une partie de manipulation avec l'écriture. Instiller des idées précises sur un personnage simplement par le ton qu'il utilise dans les dialogues, ou encore en répétant régulièrement une difformité faciale, jouer en quelque sorte avec les capacités de déduction et les stéréotypes inconscients du lecteur.
Je suis assez d'accord. Je n'aime pas tout dévoiler d'un coup au lecteur. Maintenant, c'est pas simple à manier...

Citation :
Il y a-t-il des sujets qui vous paraissent inabordable, non par une quelconque éthique (cad, écrire sur un sujet c'est inévitablement le défendre, je me refuserai toujours à écrire sur l'inceste) mais parce que vous vous sentez incapable de l'écrire correctement ? Et dans ce cas, comment faites vous murir l'idée ?
Là, j'essaie de réfléchir à décrire une scène d'émeutes. J'ai dû en écrire une y'a bien 15 ans ! hi... et ça devait pas être terrible. Cette scène me fait un peu flipper, car ça demande à la fois de la description et de l'action. Et puis quel point de vue prendre ? omniscient, celui d'un personnage ? Et lequel dans ce cas ? Pas simple...
Et que raconter... le bruit, les lacrymos, la castagne...
Vais me relire le passage des Misérables sur les barricades et revoir la haine...


Citation :

L'ellipse peut aussi être un moyen d'évoquer quelque chose qu'on ne maitrise pas réellement. En tant que lecteur, ça peut être à la fois frustrant et motivant. A contrario, les descriptions crues de violence, de sexe ou de ce qu'on fait habituellement passer par une ellipse peuvent avoir leur raison d'être, en provoquant chez le lecteur un sentiment précis, en l'amenant là où on le veut, voire en le confondant. Une scène de viol écrite de manière à exciter le lecteur, par exemple...
En tant que lectrice, ça, ça me fait refermer le bouquin, cet exemple précis. Je ne supporte pas ( en littérature ou en cinéma) les auteurs qui esthétisent la violence.
en tant qu'auteur. Quand une scène est "crade", "violente", l'écriture doit l'être aussi. Le lecteur et pas là pour s'exciter sur un viol. Il est là pour partager l'angoisse, l'horreur de la scène...
Concernant l'ellipse elle même, ça dépend. C'est vrai qu'on l'utilise beaucoup concernant le sexe... Perso, ouais je l'utilise quelque fois dans ce but. Y'a une scène d comme ça dans Gaza, on sait que ça a lieu, mais j'interromps les choses juste au baiser.. Bon, j'y reviens après avec les pensées des personnages, mais la scène elle même je ne l'écris pas. Pourquoi ? Parce que une scène de sexe, pour moi, si elle doit être décrite, doit refléter plus que le simple amour, désir des deux personnages en jeu. Le désir ou les sentiments on peut les montrer avant ( j'aime bien écrire ce qui précède l'acte lui même, pas les préliminaires, juste le jeu de séduction qui précède ou chacun a envie de l'autre et essaie de le faire savoir ) Je trouve que ce moment exprime bien mieux les choses que les petits cris, la sueur et le coit lui même...
Maintenant, si l'acte doit refléter autre chose : une violence, une rivalité, une peur, que sais je, là je vais dans les détails ( sans m'attarder sur les détails physiques féminins ou masculins ).

De la même façon, non je n'ai pas de sujet, a priori, que je n'aborderai pas. Novalis tu parlais de l'inceste. parler de l'inceste dans un bouquin ne veut pas dire le légitimer ! Tu peux en aprler pour le dénoncer, pour montrer combien ça peut détruire une personne.
Y'a quelques viols dans mes romans, c'est pas pour ça que je légitime ça...

Citation :
Oui, il y a des choses que je n'écris pas parce que je ne m'en estime pas encore capable ; il y a des choses que je n'écrirai probablement jamais pour cela. L'idée ne suffit pas, là il est question de savoir l'écrire, le décrire... c'est une question de technique d'écriture. Certaines choses doivent être vécues aussi, directement ou indirectement, pour être décrites ensuite avec un minimum de vérité. Ce n'est pas pour rien si de nombreux écrivains en herbe ne jurent que par la fantasy (à tord, selon moi). C'est un genre qui demande finalement peu d'expérience de vie, si on prend la fantasy pour ce qu'elle signifie en anglais, un fantasme...
Si tu ne dois écrire que sur ce que tu connais, toi, tu n'écris plus sur grand chose : ton nombril...
et sans être fan de fantasy, pas du tout, mais je ne crois pas que tout le monde sache quel poids fait une épée et sache tuer un prince issu des ténèbres... donc ça ne tient pas trop debout ta théorie...
qui dit écriture dit imagination et empathie pour se mettre à la place d'un personnage qui n'est pas nous, a des réactions différentes de nous. Perso j'adore écrire avec des personnages masculins. Je touche du bois, on ne m'a jamais dit que je les féminisais... même pas sur la question de la sexualité. Enfin bon, pour moi ça fait partie du plaisir d'écriture que de se glisser dans la peau de quelqu'un qui vous est complètement différent... Et écriture dit travail de recherche. Quand j'écris un roman qui se passe en Palestine en 1948... faut que je lise énormément. Et même pour Gaza dont l'action est contemporaine, c'est tout con, mais je lis de la poésie, des recettes de cuisine palestiniennes ou israéliennes, les journaux que je peux trouver traduits en anglais.

Citation :
Disons alors, de quels angles abordez vous les thèmes que vous ne souhaitez qu'évoquer ?
Quels "vides" laissez vous dans vos écrits ? (Et comment les lisez vous si vous y avez déjà été confrontés ?)
Je vais te donner des exemples parce qu'à chaque fois c'est un choix particulier, motivé par ce que je veux faire passer ou pas...
Dans Kadeen, le personnage a fait de la tôle, on le sait dès le premier chapitre. Mais on ne sait pas quand ni pourquoi et on ne le sait pas avant que le roman soit très avancé, mais je distille les infos à ce sujet au fur et à mesure... pas forcément dans l'ordre chronologique d'ailleurs. J'aborde sa sortie de tôle avant qu'on ne sache pourquoi il y a été...
Dans Gaza, on découvre les motivations de Salim au fur et à mesure du récit, c'est même la raison d'être du roman... Je ne dis pas d'emblée pourquoi il agit de telle façon...
Et si je prends la lune au milieu, Hakim a subi un drame dans sa vie, mais il refuse d'en parler donc je l'aborde au départ par petites touches : des allusions, un refus de répondre à une question, un cauchemar où il parle en dormant. Il finit par avouer laconiquement ce qui s'est passé. Et finalement, le drame est révélé complètement, presque à la fin, par un flashback...
Enfin, ce ne sont pas des thèmes que je refuse d'évoquer, c'est juste une façon de les écrire, de les amener dans le récit.


Sinon, mis à part les scènes de sexe, y'a les scènes de violence qui peuvent me poser problème.

Dans Gaza, y'a une scène d'interrogatoire on va dire pas très sympathique mais qui reste soft, et une scène carrément de torture... J'ai pas choisi le moment le plus dur pour le personnage pour cette scène que je décris en détail. Je sais que le personnage a subi des choses bien plus dures ou humiliantes. Mais le personnage n'en parle quasiment pas, donc c'est à peine évoqué en fait (à part un ou deux détails et justement cette scène), dans le récit, parce que lui il occulte complètement ça.
Cette scène, elle est là pour montrer la violence de l'état. elle est aussi pour montrer que le personnage n'est pas un super héros : il chiale, il est sur le point de dire tout ce qu'on veut bien lui faire dire, il se fait dessus, il débloque... C'est pas le mec hyper endurci qui résiste super bien...
De la même façon dans les yeux de Nouria, y'a un viol, mais j'ai refusé de commencer le récit par ça, bien qu'on débute avec le fille qui en est la victime. Je trouvais que ça faisait trop dans le début qui comprend déjà l'évocation d 'un massacre... En fait, on y revient ensuite, presque à la fin, par un flashback de Nouria... et encore, je ne décris pas énormément la scène, je crois. Juste le début. Dans un autre flashbacks, je décris également comment elle se détache émotionnellement de ce qui se passe, sans rien dire de ce qu'on lui fait alors...
Toujours dans les yeux de Nouria, le personnage massacre froidement cinq soldats. Je décris la scène avec sa froideur : des faits, c'est tout. La scène est ignoble, il les abat endormis et sans aucun état d'ame. Je le décris avec les détails : la cervelle, le sang, le genou explosé, la supplique d'un gars blessé... Une page plus loin, le garçon achève un âne blessé et je ne décris pas l'animal qui tombe d'une balle dans la tête parce que le garçon, là, il en chiale et ferme les yeux en le faisant...
Tu vois ?

Citation :
Je vais poser ma question en termes clairs, je dois relier deux personnages très fortement, par un non-dit conséquent. J'ignore alors à quel degré je dois l'évoquer.
Ce sera sous la forme d'un flash-back mais dois-je l'informer pleinement ou laisser une forme vide, et tourner autour ?
Ben, on l'ignore aussi... c'est à toi de décider de ça... ceci dit, ne pas oublier que pour le lecteur que ce qui n'est pas dit ou évoquer ( mis en scène donc ) n'existe pas...
Tu parlais de l'amour de deux personnes pour la même fille, je crois , Si à aucun moment tu ne mets en scène ces sentiments, le lecteur ne devinera pas... de même pour le non dit... Il ne s'agit pas de dire "ils ne s'en étaient jamais parlé, mais de mettre en scène cette idée... )
 
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Citation :
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L'ellipse peut aussi être un moyen d'évoquer quelque chose qu'on ne maitrise pas réellement. En tant que lecteur, ça peut être à la fois frustrant et motivant. A contrario, les descriptions crues de violence, de sexe ou de ce qu'on fait habituellement passer par une ellipse peuvent avoir leur raison d'être, en provoquant chez le lecteur un sentiment précis, en l'amenant là où on le veut, voire en le confondant. Une scène de viol écrite de manière à exciter le lecteur, par exemple...
En tant que lectrice, ça, ça me fait refermer le bouquin, cet exemple précis. Je ne supporte pas ( en littérature ou en cinéma) les auteurs qui esthétisent la violence.
en tant qu'auteur. Quand une scène est "crade", "violente", l'écriture doit l'être aussi. Le lecteur et pas là pour s'exciter sur un viol. Il est là pour partager l'angoisse, l'horreur de la scène...
Concernant l'ellipse elle même, ça dépend. C'est vrai qu'on l'utilise beaucoup concernant le sexe... Perso, ouais je l'utilise quelque fois dans ce but. Y'a une scène d comme ça dans Gaza, on sait que ça a lieu, mais j'interromps les choses juste au baiser.. Bon, j'y reviens après avec les pensées des personnages, mais la scène elle même je ne l'écris pas. Pourquoi ? Parce que une scène de sexe, pour moi, si elle doit être décrite, doit refléter plus que le simple amour, désir des deux personnages en jeu. Le désir ou les sentiments on peut les montrer avant ( j'aime bien écrire ce qui précède l'acte lui même, pas les préliminaires, juste le jeu de séduction qui précède ou chacun a envie de l'autre et essaie de le faire savoir ) Je trouve que ce moment exprime bien mieux les choses que les petits cris, la sueur et le coit lui même...
Maintenant, si l'acte doit refléter autre chose : une violence, une rivalité, une peur, que sais je, là je vais dans les détails ( sans m'attarder sur les détails physiques féminins ou masculins ).

De la même façon, non je n'ai pas de sujet, a priori, que je n'aborderai pas. Novalis tu parlais de l'inceste. parler de l'inceste dans un bouquin ne veut pas dire le légitimer ! Tu peux en aprler pour le dénoncer, pour montrer combien ça peut détruire une personne.
Y'a quelques viols dans mes romans, c'est pas pour ça que je légitime ça...
Mon dieu... Mon dieu. Non, visiblement, tu n'existes pas.

 
Le Condor des Andes
   
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Le Condor des Andes  /  Rapace du monde


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En tant que lectrice, ça, ça me fait refermer le bouquin, cet exemple précis. Je ne supporte pas ( en littérature ou en cinéma) les auteurs qui esthétisent la violence.
en tant qu'auteur. Quand une scène est "crade", "violente", l'écriture doit l'être aussi. Le lecteur et pas là pour s'exciter sur un viol. Il est là pour partager l'angoisse, l'horreur de la scène...

Je ne sais pas vraiment ce à quoi tu penses par "esthétiser la violence", mais j'ai la quasi certitude que ce n'est pas ce que je voulais dire par mon exemple. Un viol est une chose dégueulasse et totalement amorale, décrire un viol est une chose difficile et pas forcément plaisante. Mais on peut essayer de rendre la chose troublante pour le lecteur, de le mettre face à une réalité : on est tous des voyeurs. Amener une réflexion en mettant le lecteur face à ses contradictions...
Ca peut aussi être un moyen d'en dire plus sans en avoir l'air. Puisqu'on en est à parler de soi, j'ai décrit dans une nouvelle pour un concours une scène de violence apparemment gratuite, démesurée, sadique, d'une famille envers leur père sénile. Certains n'ont pas compris ; d'autres ont fait le rapprochement avec des indices et ont compris qu'il s'agissait là d'une vengeance pour des sévices infligés par le père à ses enfants. La violence n'avait rien de gratuite, malgré les apparences, et le fait qu'elle ait été décrite de cette façon froide et crue a un sens. Il n'était pas question de la caractérisée, d'adopter une écriture "crade, violente" car ça aurait dénaturé le message, en empêchant le lecteur d'avoir son propre regard sur cette vengeance.

Citation :
Si tu ne dois écrire que sur ce que tu connais, toi, tu n'écris plus sur grand chose : ton nombril...
et sans être fan de fantasy, pas du tout, mais je ne crois pas que tout le monde sache quel poids fait une épée et sache tuer un prince issu des ténèbres... donc ça ne tient pas trop debout ta théorie...

Ecrire sur ce qu'on ne connait pas est un bon exercice, il oblige à se renseigner, à se documenter, ce qui est l'essentiel (et le plus intéressant) de l'écriture d'invention (selon moi). Donc au final, tu écris bien sur ce que tu connais.
Pour la fantasy, je répète : "si on prend la fantasy pour ce qu'elle signifie en anglais, un fantasme." le propre du fantasme est de ne pas être réaliste. Cela donne l'illusion qu'on peut tout se permettre sans avoir de compte à rendre, écrire tout simplement le genre d'univers, de personnage, d'aventure qui nous plait. Le genre parfait, justement, pour celui qui ne sait pas quel poids fait une épée. Inutile de savoir de quoi on parle, il suffit d'inventer. Ma "théorie" s'appuie justement là-dessus.
Sauf que selon moi, la fantasy ne doit pas viser à laisser l'auteur exprimer son fantasme. Son intérêt est au contraire d'explorer les fantasmes des hommes, des sociétés. Dune, dans ce sens, est une oeuvre de fantasy, puisqu'elle se développe sur le thème de l'homme providentiel. Le Seigneur des Anneaux est une oeuvre de fantasy par son traitement de la "fin du monde", de l'"héroïsme", des "origines"... beaucoup plus que par ce qui arrive à Frodon ou par le fait que les Elfes aient les oreilles taillées en pointe.
 
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Le Condor a écrit:
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Je ne sais pas vraiment ce à quoi tu penses par "esthétiser la violence", mais j'ai la quasi certitude que ce n'est pas ce que je voulais dire par mon exemple. Un viol est une chose dégueulasse et totalement amorale, décrire un viol est une chose difficile et pas forcément plaisante. Mais on peut essayer de rendre la chose troublante pour le lecteur, de le mettre face à une réalité : on est tous des voyeurs. Amener une réflexion en mettant le lecteur face à ses contradictions...
C'est pas exactement ce que j'ai compris, en effet...
mais ça me gêne toujours. Parce que justement, j'ai pas envie de flatter le coté voyeur que peuvent avoir certaines gens. Mais c'est mon point de vue. Je sais que d'autres ne le partagent pas ( mais je ferme bien souvent leur bouquin parce que ça me déplait fortement...) J'ai du mal à comprendre comment on peut faire réfléchir quelqu'un comme ça. Des gens comme moi se bloqueront, d'autres avec moins de scrupules y prendront du plaisir, point barre, il me semble... J'ai du mal à comprendre. maintenant, possible que quelque chose m'échappe parce que justement je refuse de comprendre ce coté voyeur... et que je refuse de m'identifier à ça. ( et oui, ça existe des gens qui répugnent à jouer les voyeurs... )

Citation :
Ca peut aussi être un moyen d'en dire plus sans en avoir l'air. Puisqu'on en est à parler de soi, j'ai décrit dans une nouvelle pour un concours une scène de violence apparemment gratuite, démesurée, sadique, d'une famille envers leur père sénile. Certains n'ont pas compris ; d'autres ont fait le rapprochement avec des indices et ont compris qu'il s'agissait là d'une vengeance pour des sévices infligés par le père à ses enfants.
La violence n'avait rien de gratuite, malgré les apparences, et le fait qu'elle ait été décrite de cette façon froide et crue a un sens. Il n'était pas question de la caractérisée, d'adopter une écriture "crade, violente" car ça aurait dénaturé le message, en empêchant le lecteur d'avoir son propre regard sur cette vengeance.
Attention, j'ai pas parlé de violence gratuite... c'est encore un autre débat.
Je parle des raisons pour lesquelles on écrit telle ou telle scène de telle ou telle façon ou pas du tout...

j'ai pas lu ce passage, j'peux pas le caractériser. même si je comprends là ton but. Mais je bute sur "en empêchant le lecteur d'avoir son propre regard sur cette vengeance.". Le lecteur n'a jamais un regard qui est tout à fait le sien... En écrivant de telle ou telle façon (par des silences ou au contraire par des détails) tu lui imposes une partie de ta vision... Bien sur, après il se l'approprie.

Ah, on parle pas de soi mais de ce qu'on écrit ( et je trouve bien plus intéressant de s'appuyer sur des exemples que de parler dans le vide sur de grandes idées générales. Ce que tu dis là sur ta nouvelle éclaire ton propos...)

Citation :


Ecrire sur ce qu'on ne connait pas est un bon exercice, il oblige à se renseigner, à se documenter, ce qui est l'essentiel (et le plus intéressant) de l'écriture d'invention (selon moi). Donc au final, tu écris bien sur ce que tu connais.

voui
Citation :


Pour la fantasy, je répète : "si on prend la fantasy pour ce qu'elle signifie en anglais, un fantasme." le propre du fantasme est de ne pas être réaliste.
peut-être pas réaliste mais cohérent, répondant à des règles ( certes imaginaires, mais qu'il faut bien connaitre) auxquelles les personnages sont contraints.

Citation :

Cela donne l'illusion qu'on peut tout se permettre sans avoir de compte à rendre, écrire tout simplement le genre d'univers, de personnage, d'aventure qui nous plait. Le genre parfait, justement, pour celui qui ne sait pas quel poids fait une épée. Inutile de savoir de quoi on parle, il suffit d'inventer.

Même si tu l'inventes, il y a des règles dans les mondes créés. Tu ne peux donc pas faire exactement ce que tu veux.

Citation :

Dune, dans ce sens, est une oeuvre de fantasy, puisqu'elle se développe sur le thème de l'homme providentiel.
Réduire dune à ça, c'est un peu court, je trouve (mais c'est pas le débat)
 
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Contrairement à beaucoup, je dois souvent me forcer à écrire pour que l'inspiration vienne. Bien sûr, j'ai constamment envie d'écrire et de faire partager mon point de vue aux autres. Un point de vue qui peut être sous traité mais en général, j'écris sur mes états d'âme, par l'intermédiaire de mes personnages. Je fais en sorte qu'ils me ressemblent ou qu'ils me soient opposés, afin qu'à certains moments, comme mon humeur est variable, je puisse utiliser soit l'un soit l'autre de ses côtés.
Je pense que chaque auteur s'implique un minimum dans ce qu'il écrit... Taire un sujet à cause du regard des autres, je ne trouve pas ça juste. L'écriture est justement là pour nous permettre de dénoncer, pas seulement pour ça, mais c'est inclus ^^. Aujourd'hui, on peut écrire sur n'importe quel sujet, sauf que quand c'est un sujet sensible, alors là ça fait polémique ou scandale. Je suis sure que si je me mets à écrire deux ou trois paragraphes sur un type qui galère a acheté des clopes, on va me cataloguer comme partisante de la nicotine ou qu'on m'attribuera un passé ou un présent de fumeuse, alors que pas nada. Tout est question d'interprétation.

Je pense qu'il faut être minutieux dans sa manière d'écrire, j'ai remarqué que quand c'est poétique, qu'on utile de beaux mots, de belles tournures de phrases, qu'on joue avec la langue, ça paraît plus acceptable, or, quand on utilise un vocabulaire brute ou trop cru, c'est considéré comme outrageant. Je me souviens de la première fois ou j'ai lu Brite, j'étais choquée en lisant "le corps exquis" car les descriptions étaient très précises, au départ, j'ai même eu envie de vomir et il m'a fallut plusieurs essais pour finalement "m'adapter" au style. J'ai adoré. Je n'étais pas habitué à lire ça et Brite m'a permis de découvrir qu'on pouvait très bien écrire des variantes de styles. Je suppose que d'autres auteurs l'ont fait, mais l'exemple de Brite me reste toujours en tête. Surtout que dans la plupart de ses ouvrages, on rencontre des personnages en quête d'identité & homosexuels. L'homosexualité ne semble pourtant pas être le sujet principal de ses livres, mais j'avoue qu'à force de les retrouver, je me suis dit qu'elle essayait probablement de passer un message.

Et puis, ses histoires trop très belles, pas au point de faire pleurer les chaumières, mais elles ont un je ne sais quoi qui font qu'on a envie de relire. C'est assez psychologique en plus. Et il me semble que la relation de deux des personnages dans "âmes perdues" s'apparente à de l'inceste, sauf que les deux ne le savent pas à la base et qu'il s'agit de vampires, donc ça doit mieux passer quand c'est du fantastique. Si elle avait écrit cette histoire dans un autre genre, plus réel, je pense que ça ne ce serait pas du tout passé de la même manière. D'ailleurs, je crois que "âmes perdues" ou "le corps exquis", l'un des deux à été censuré. En lisant, on comprend pourquoi. Il faut avoir du cran et ne pas se limiter à ce qui est conforme ou pas.

Pour ce qui est de l'abstinence, bien sûr que je prends des pauses, régulièrement. Il m'arrive d'écrire seulement une fois dans la semaine, il y a des périodes plus denses ou j'écris plusieurs fois par jours, ça dépend. Ca dépend de beaucoup de choses, qui n'ont rien à voir avec le temps ou l'envie, j'ai toujours envie d'écrire un petit quelque chose, mais je suis perfectionniste comme je l'ai précisé dans un autre sujet, donc même quand je commence à écrire un truc, je m'arrête en me disant que j'aurai pu faire beaucoup mieux et je peux passer des heures à reformuler une phrase pour qu'elle fasse plus jolie.

Donc je ne suis JAMAIS satisfaite de ce que j'écris. Par exemple, quand j'écris des posts dans un forum rpg, sur le coup je vais me dire que c'est bien et en relisant, je vais me dire que c'est horrible. Même quand on me dit que c'est super bien (ce qui n'est plus arrivé depuis des lustres, même quand je me donne à fond) je n'ai jamais l'impression que c'est suffisant. Ce n'est même pas par rapport aux autres, il s'agit de mon propre regard sur ce que j'écris. Ca pourrait être fantastique pour tout le monde, ça ne le serait pas pour moi. Je suis fière de mes idées, fière de certaines tournures, mais ça ne suffit plus et je veux pouvoir me démarquer.

Enfin, je n'étais pas comme ça avant de connaître les forums RPG, j'étais naïve et ignorante, après je me suis rendue compte de beaucoup de personnes aimaient écrire (apparemment, 1 personne sur 2 a déjà pensé à écrire un livre). Les gens cachent bien leur jeu :mrgreen: . C'est assez drôle...
 
Thierry
   
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Je n'écris que lorsque je sens que ça n'est pas moi qui écrit mais l'histoire qui s'écrit. Et je ne me pose plus aucune question.
Mais ça ne veut pas dire que vos interrogations sont inutiles. Je me les suis posées des milliers de fois. Plus maintenant.
 
   
    
                         
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