Il m'est venu une question qui m'a paru intéressante: jusqu'à quel point décrivez vous vos univers ? Elle s'adresse plutôt aux écrivains de SF ou de fantasy je pense, mais aussi à tout écrivain qui recherche une description poussée et/ou réaliste du contexte.

Personnellement, j'ai un univers de SF qui me trotte dans la tête depuis ... ben depuis que j'écris. Il a énormément changé au fil du temps, mais quand je suis venu sur ce forum j'ai décidé de m'y atteler et d'en tirer un roman une fois que celui en cours sera achevé (et celui là se base sur un univers déjà existant, donc ça compte pas). Et de fait, j'ai retrouvé ce que j'avais appelé pompeusement L'Encyclopédie du Soleil Noir dans laquelle j'avais mis images, descriptions, ...

Comme l'univers en question a pas mal évolué, je l'ai mis de côté (sauf quelques aspects) et j'ai commencé une nouvelle (et toujours pompeuse) Encyclopédie Impériale, mais sans images cette fois. Et je met dedans tout ce qui me passe par la tête pour décrire mon univers. Ça va de ma vision des voyages spatiaux à la politique stellaire, en passant par les réponses à certaines questions comme comment l'espèce humaine a pu rester génétiquement stable au fil du temps ? ou en moyenne, combien d'habitants par planète ?. Quand j'ai une idée je la note et je la développe en général plus tard.

Jusque là les parties les plus développées sont l'Histoire (précise sur environ 300 ans, vague sur 2000), ce qui inclue les guerres et les gros évènements politiques, les Sciences spatiales, ou comment voyager d'un système à l'autre, gérer un combat spatial, et les principales factions en présence, politiques, militaires, industrielles, ...

Tout ne sera pas utilisé ou détaillé dans le roman, mais devrait normalement me permettre d'éviter tout 'c'est pas crédible'.

D'où ma question: vous gérez ça comment, vous ?

Avoir l'univers le plus détaillé peut être utile. Si on sait s'y prendre. En effet, beaucoup d'informations n'apparaîtront jamais. A moins qu'on sache comment le faire sans ennuyer le lecteur. Car on ne s'improvise pas Tolkien par exemple

Mais, ça aide à gommer les incohérences, à reprendre des points du scénar' qui ne sont pas assez clairs.

Donc, oui, si j'ai un univers, j'essaie de le détailler au maximum. Parce que c'est rassurant, et que ça présente des avantages. Même si c'est l'univers qu'on pense connaître comme le monde actuel. On se rend compte qu'au final on n'y connaît peu de choses. Alors parlez d'un univers imaginaire qu'on a pas détailler, c'est foncer tête baissé dans un mur selon moi.

J'ai fait un fichier dans lequel j'ai noté les détails que je ne veux pas oublier sur mon univers : lieux géographiques, termes spécifiques, Histoire (en gros), etc.

Mais la plupart des détails me viennent au fil de l'écriture, je ne différencie pas la création de mon univers avec l'écriture de mon récit...

Moi j'ai une bibliographie assez complète, des prises de note d'une bonne centaine de pages, et une cinquantaine de bouquins spécialisés sur mes étagères... Mais ce n'est pas de la SF, c'est de la doc historique sur le Moyen-Age. Quand j'ai rédigé le gros du bouquin, il n'y avait pas internet, il est génial cet instrument pour glisser un détail imprévu au fil de l'écriture

C'est sûr que la gestion d'un univers existant n'est pas la même que celle d'un univers imaginaire.

Si on se situe dans un cadre historique ou géographique connu, cela contraint à bien se documenter, comme tu l'as fait Charivari.

Pour un univers imaginaire, il faut conserver une part de crédibilité, et insérer les détails qui relèvent de l'imagination de l'auteur dans un ensemble qui doit rester cohérent... Pas si facile.

Dans tous les cas, il faut soigneusement archiver tous les détails constitutifs de son univers, et je crois que c'est ce que nous faisons tous

Je n'écris pas de science-fiction ou de fantasy, donc évidemment ce n'est pas le même souci : je n'ai pas de monde entier à créer, à rendre cohérent.

Mais la plupart de mes écrits n'ont pas lieu dans un environnement qui m'est familier, donc ça me demande des recherches. Et ça passe par des lectures, : journaux, documentaires, mais aussi romans, poésies ; par visionner des films, des documentaires sur les thèmes qui m'intéressent ; par m'intéresser à l'art culinaire d'une région, à ses musiques... En fait, ça consiste à m'imprégner de tout un environnement.
Et je ne prends aucune note... mais j'ai une mémoire d'éléphant. Et les bouquins s'entassent sur mon bureau, avec plein de pages écornées... Sans parler bien sûr des raccourcis Internet !

Citation :

Dans tous les cas, il faut soigneusement archiver tous les détails constitutifs de son univers, et je crois que c'est ce que nous faisons tous Smile

Oui en effet, ça semble plus être la manière qui change. Et si je ne le fait pas au fil de l'histoire, c'est sans doute parce que celle-ci est encore vague et immature.

Orcal a écrit:

Mais la plupart des détails me viennent au fil de l'écriture, je ne différencie pas la création de mon univers avec l'écriture de mon récit...

De même. D'ailleurs, lorsque je m'intéresse avant tout aux personnages, il m'arrive de ne pas beaucoup décrire ce qui les entoure, surtout si il s'agit du monde que nous connaissons.

ben moi, après avoir expérimenté les deux, je trouve que c'est bien plus compliqué de créer un univers réaliste que fantasy, même quand ça se passe pas loin de chez soi, dans son pays et tout...

Rien que pour l'architecture d'un bâtiment, je trime pour en trouver un qui y corresponde, alors que les critères le permettent. Et puis les positions sociales, géographiques, décors naturels, éducatives, hstoriques... pfiuuu

Je préfère encore la carte du monde, les lieux/noms inventés, le système éducatif et la justice revisitée moi ^^

Je n'archive jamais rien, je ne fais aucune fiche de personnages, je n'écris pas le manuel du maitre du jeu d'un jdr. C'est le meilleur moyen de se limiter, ou pire, de se sentir obligé d'expliquer des choses dont le lecteur se fout complètement.

Pour ma part, je me suis créé un gestionnaire de base de données basique en local (sur ma machine) en XHTML et MySQL (sous Wamp Server). Je classe ainsi mes données monde par monde. Pour chacun des mondes (je peux cliquer dessus, dans mon gestionnaire), j'ai une fiche que je peux bien évidemment modifier, je peux même y créer de nouveaux champs, si le monde possède des informations supplémentaires par rapport aux autres. Les informations sont relatives simples : température, constitution de l'air, habitants, mode général de fonctionnement (hiérarchique, autre...), espèce dominante, création, date de la fin de ce monde (par exemple)...

Pour compléter un peu sur les capacités de ce gestionnaire : je peux supprimer des mondes, en créer, je peux les envoyer par mail (par fiche), j'ai aussi fait un espace de recherche, je peux sortir tous les mondes pour lesquels l'espèce dominante mange de l'herbe par exemple. Je dis n'importe quoi, mais c'est pour que vous compreniez bien.

Je constitue également des cartes de mes mondes, pour l'instant elles sont sur papier, mais j'ai bon espoir de les créer en numérique prochainement.

Ce gestionnaire m'est très utiles, car mon imagination foisonne et j'ai énormément de créations de mondes à mon actifs. A ce jour, mon gestionnaire en compte 122 et j'ai encore une idée qui m'est venue tout à l'heure.

Je vais ensuite écrire mon roman en 5 volets, à partir de cette base de mondes. Le scénario se profile doucement.

J'arrive à faire vivre mon monde en notant sur un petit cahier, pas mal d'infos insolites qui viendront plus tard se glisser dans le texte.

Sinon, j'écris aussi dans des cadres déjà existants
- Mythologie nordique
- Univers lié aux Enfers

Une fois le back ground posé, l'histoire s'écrit plus facilement

++
Le_conteur

Ma a écrit:

Je n'archive jamais rien, je ne fais aucune fiche de personnages, je n'écris pas le manuel du maitre du jeu d'un jdr. C'est le meilleur moyen de se limiter, ou pire, de se sentir obligé d'expliquer des choses dont le lecteur se fout complètement.

Moi non plus, je ne fais rien de tout cela, et pourtant je bâtis un monde avec ses règles socio-culturelo-historiques. Tout est dans la tête, et une simple question de logique à maintenir. On ne peut pas faire un dialogue entre deux tribus qui ne se sont jamais croisées depuis bien longtemps, et faire comme s'ils parlaient la même langue, à moins de pouvoir dire comment elle a été maintenue (échanges commerciaux, même pratique scolaire...). Ce serait comme prétendre que tous les péruviens parlent chinois.
C'est aussi bête que de situer dans le 18ème siècle un bâtiment qui n'est pas similaire aux grattes-ciels actuels. L'auteur du topic a d'ailleurs juste conclu par "comment structurer afin d'éviter un commentaire du genre "c'est pas crédible ?".

De la logique pure et simple. Ca ne tient pas à un genre précis (comme je le disais d'ailleurs dans mon post précédent). Tu parles d'archivage et de jeu de rôle...pas de rapport direct. D'ailleurs moi je n'ai jamais joué à des jeux de rôle en dehors des plaines de vacances petite, quand je suis arrivée sur ce forum je ne savais même pas ce qu'était un MMORPG. Bref... et je le répète, créer un univers pour un roman réaliste est bien plus ardu que pour un roman de fiction pure. La logique à y maintenir est plus stricte et limitée.
Je pense que c'est, dans ce cas-ci, toi qui te limite tellement dans tes catégorisations autour de divers genres (la fantasy c'est toujours ceci, la poésie toujours cela, le policier toujours ainsi...) que tu lis entre des lignes jamais écrites sur le topic. Au contraire, on y voit plutôt que la plupart de l'univers se construit au fil de l'écriture, et non avec une méthode de gamers et des fiches techniques de tout côtés, en guise de prologue. On ne parle pas de partir d'un monde 100% créé pour faire un roman, mais de gérer les éléments nouveaux et les informations réellement importantes au sein de sa structure.

J'estime que je travaille aussi sur mon univers quand je vais me rendre à l'écluse de Jambes/Namur demander la taille et la capacité de volume maximales autorisées dans le sas de son écluse, tout ça parce que l'un des chapitres se déroule durant une croisière sur la Meuse dans un bateau de haut standing.
Ouaw, quel jeu internet passionnant...
je dois être accroc, mais je ne sais pas à quoi alors

Qui veut mon logiciel ? Il est gratos et open-source.

Qui a écrit:

Qui veut mon logiciel ? Il est gratos et open-source.

Moi ça me branche bien, Qui ! Ensuite, si j'arrive à faire un truc propre sur un logiciel qui fait des frises historiques j'aurais tout ce dont j'ai jamais rêvé

Citation :

Une fois le back ground posé, l'histoire s'écrit plus facilement

Précisément, et je m'en rend compte beaucoup en ce moment dans mon roman, qui se passe dans l'univers de 40k. Et après réflexion c'est peut être ce qui m'a manqué pour finir les premiers, il y a quelques années.

Citation :

Je n'archive jamais rien, je ne fais aucune fiche de personnages, je n'écris pas le manuel du maitre du jeu d'un jdr. C'est le meilleur moyen de se limiter, ou pire, de se sentir obligé d'expliquer des choses dont le lecteur se fout complètement.

Je vois ce que tu veux dire, mais ce n'est pas aussi poussé. Et c'est en grande partie pour fixer ce genre de chose que je le fait. Et en général ça part d'une contrainte personnelle puis ça ressemble à un chaîne de question/réponse.

Exemple (simplifié) : contrainte = un vaisseau spatial ne peut pas sortir de l'hyperespace trop près d'un système solaire. => La gravité a une influence sur l'hyperespace => La gravité a une manifestation différente dans l'hyperespace => ...
Et de là je trouve des explications sur les voyages, durées, distances, les sensations lors de sauts, ... qui auront pour la plupart une influence directe sur l'histoire !

Et à l'inverse, le fait que l'humain se retrouve avec un estomac supplémentaire sera vaguement expliqué lors d'un examen médical de routine et ne sera rappelé qu'en cas de besoin.

EDIT:

Citation :

Au contraire, on y voit plutôt que la plupart de l'univers se construit au fil de l'écriture, et non avec une méthode de gamers et des fiches techniques de tout côtés, en guise de prologue. On ne parle pas de partir d'un monde 100% créé pour faire un roman, mais de gérer les éléments nouveaux et les informations réellement importantes au sein de sa structure.

Ça résume ce que je voulais dire, en mieux